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Depuis 2000 et les premières lois sur la parité, la part des femmes dans les exécutifs locaux a largement augmentée, pour atteindre aujourd’hui 40% des conseils municipaux. La loi impose en effet une stricte alternance femme/homme dans la composition des listes qui se présentent aux élections dans les communes de plus de 1 000 habitants. Malgré cela, les femmes ne sont encore que 17% à occuper le poste de Maire (7 pour les 50 communes françaises les plus peuplées).
Statut de l’élu à réformer pour mieux faciliter et valoriser cet engagement, réticences des élus masculins à céder leur place sur la liste, auto-censure… Les freins à lever pour compenser ce retard sont encore nombreux, ainsi que le regrettent l’AMF (Association des Maires de France) et divers collectifs féministes. Si la prochaine mandature devrait voir le nombre d’édiles augmenter, il faudra encore de nombreuses années – et sans doute de nouvelles contraintes légales – pour que la situation change radicalement.
Pourtant, élire une femme Maire, c’est bien souvent faire le choix du renouvellement des élites politiques. Elles sont en moyenne plus jeunes que leurs homologues masculins et ont cumulé moins de mandats. De fait, elles sont en plus phase avec les attentes des citoyens qui se détournent des profils politiques traditionnels.
Au niveau mondial, la dynamique est particulièrement visible au sein du C40 Cities Climate Leadership Group (organisation qui lutte contre le réchauffement climatique à l’échelon des villes). En 2014, seules 4 des 96 villes affiliées étaient gérées par des femmes. Depuis 2019, elles sont 20 et représentent 110 millions de personnes, sur tous les continents. Elles incarnent cette nouvelle génération d’élues qui entend peser sur les politiques gouvernementales au nom de leurs administré.e.s.
J’habite Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) une commune de 75 000 habitant.e.s depuis bientôt 10 ans avec mon mari et mes trois enfants. Ingénieure de formation, j’ai occupé différents postes d’encadrement dans le secteur de l’énergie. J’ai décidé d’être candidate aux élections municipales de mars 2020. Je ne pars pas seule mais entourée d’une équipe de citoyens engagés et spécialistes des questions environnementales, économiques et sociales. En tant que femme, cette candidature dépasse les enjeux locaux en s’inscrivant dans un mouvement plus global de la place de la femme dans notre société que ce soit dans l’espace public ou le monde de l’entreprise. Ma place est donc dans ma ville pour faire de la politique au sens premier du terme : l’organisation de la cité. M’élire à la mairie de Saint-Maur-des-Fossés serait une première historique pour notre commune. Ce choix moderne serait aussi un engagement fort en faveur de l’égalité femme/homme, tant en termes de représentation politique (attribution des délégations, … ) que dans la mise en œuvre de politiques permettant de lutter contre les stéréotypes, les inégalités et les violences sexistes.