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Je me suis couchée dimanche 30 juin avec l'effroi de devoir voter pour une macronniste, encore. Je me suis réveillée avec la possibilité de voter pour quelqu'un en qui je crois, Benoît Biteau (2ème circo de Charente-Maritime) La macronniste s'est désistée poussivement. La RN en tête est une super-Fantomette. Mais entre-temps, des abstentionnistes de mon entourage, dont la sensibilité pourrait être de gauche, ont surgi dans mes réseaux.
Tout d'abord, une pensée solidaire pour tous ceux qui vont faire l'effort surhumain de voter pour un.e candidat.e macronniste. J'ai cru aussi que ça allait être mon cas, avec tous les tourments qu'il faut subir en soi-même. Dans vos circonscriptions, certainement que des candidats NFP se sont désistés. Pour eux aussi, la démocratie a un goût de métal. Nous devons aboutir leur geste, aussi douloureux cela soit-il.
Mais comme rien ne nous sera épargné, avant même que les résultats accablants ne tombent dimanche, des messages sur mes réseaux privés, s'enorgueillissent de n'avoir pas voté, mettant tous les programmes dos-à-dos et regrettant leur manque d'originalité ! Il faut garder raison, mais la rage et la nausée ...
En même temps, c'est à eux qu'il faut parler, c'est eux qu'il faut mettre en corner dans leurs contradictions, leur inconséquence. Alors c'est parti. Gentiment souvent, vivement parfois.
Et puis tous ceux qui se taisent... indécrottablement. Ceux qui ont peur (peut-on leur en vouloir ?), ceux qui font pas de politique (qu'ils croient), ceux qui peuvent pas avouer (il en reste donc ! des inhibés du RN !), ceux qui pensent que tout est bien qui finit bien ...
Dans notre intimité aussi, c'est la dissolution.
Pourvu qu'on soit en mesure de s'engueuler encore demain ! Car si on n' a pas les voix, si on n'a plus de voix, si on n'a plus le droit ?
Dans l'expectative malheureuse que je sentais pour 2027, j'avais refait mon passeport. Résister de l'extérieur ?
Maintenant je sais que je vais continuer de résister de l'intérieur. Pas seulement parce que je n'ai plus le choix.
Est-ce qu'on pourra se pardonner ?
En attendant, le NFP n'est pas un miracle, mais c'est une espérance. Et qu'on ne me parle plus de Mélenchon. Et qu'on cesse de conspuer LFI dont beaucoup sont des travailleurs acharnés pour le droit des sans-droits.
Pourvu qu'on puisse encore s'engueuler lundi !