Centide Aiphix (avatar)

Centide Aiphix

Chronicoeur Haineux et radiophonique, réalisateur, musicien, chanteur, compositeur poète et docteur en informatique (cherchez l'erreur!)

Abonné·e de Mediapart

191 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 avril 2011

Centide Aiphix (avatar)

Centide Aiphix

Chronicoeur Haineux et radiophonique, réalisateur, musicien, chanteur, compositeur poète et docteur en informatique (cherchez l'erreur!)

Abonné·e de Mediapart

Haute technologie

 

Centide Aiphix (avatar)

Centide Aiphix

Chronicoeur Haineux et radiophonique, réalisateur, musicien, chanteur, compositeur poète et docteur en informatique (cherchez l'erreur!)

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bonjour à tous.

Je dois vous confesser quelques petites choses qui me pèsent et dont je ne suis pas particulièrement fier. En lisant les quelques lignes que j’ai le plaisir de coucher de manière régulière, vous devez me prendre pour un étudiant peu consciencieux, préférant aux bancs de l’université, la gaudriole paralinguistique infâme, dont vous semblez être de plus en plus nombreux à vous repaître.
Vous devez imaginer mes journées rythmées par les clopes, le café, le sexe et les balades contemplatives nécessaires aux traits sibyllins de ces chroniques caustiques. Et bien, laissez-moi vous dire que vous vous fourvoyez le doigt dans l’œil jusqu’au petit juif — du nom du seul nerf non recouvert de cartilage se situant dans le coude. À part pour la cigarette, l’arabica, et le fait que je sois encore étudiant à l’âge avancé où l’on apprend plus grand-chose, le portrait que vous dépeignez est bien loin de coller à l’ineffable réalité.
Allez, assez tergiversé, j’avoue, je suis de droite voilà tout.
Mais non je déconne, je suis informaticien. Voyez, y a vraiment pas de quoi pavoiser. D’autant que ce travail comporte un risque non négligeable : celui de devenir un geek. Je ne vais pas me répandre sur le sujet, et j’imagine que quiconque aura croisé un adolescent ces 15 dernières années sait de quoi je parle et pourquoi j’essaie à tout prix d’éviter de devenir l’un d’entre eux. Sachez tout de même que, comme toute bonne société secrète, celle des esthètes de nœud de câble informatique est régie par une hiérarchie, dans laquelle je me targuais de rester relativement bas jusqu’à la semaine dernière.
Et ce n’est pas si simple de savoir le rester quand la complexité n’a plus de secret pour votre esprit malade mais néanmoins modestement génial. Sachez que cette lutte de tous les instants a fait, et fait encore de moi, le mouton noir de mes collègues. Préférant cent fois dépenser mes deniers, facilement gagnés mon cul vissé dans un fauteuil plus confortable que bien des vagins d’adolescentes, à des considérations futiles comme la drogue, l’alcool, et la musique – qui mixe avantageusement les deux puisqu’elle m’enivre autant que j’en dépends – je provoquais l’hilarité Clinton de mes homologues puisque je me refusais, il y a encore peu, à consacrer le moindre centime à l’achat de gadgets portatifs tous plus débiles les uns que les autres.
Las mon téléphone portable ayant rendu l’âme, j’ai dû me résigner à profiter des bons points que m’accorde mon opérateur pour consommer au-delà de mon forfait afin de faire l’acquisition d’un nouvel appareil.
Et là j’ai craqué. Pourtant l’habitude que j’avais prise, lors des précédents renouvellements de matériels informatico-numériques, de choisir le machin le plus simple et le moins en vogue me valait au moins le respect de mes amis altermondialistes, et par conséquent pauvres, qui voyaient dans ce geste peu banal à cette époque où tout le monde veut avoir la plus grosse, une critique sans état d’âme du modèle de société consumériste.
À présent que j’ai franchi le pas, je ne suis plus le même homme et j’ai peur. De plus, je suis comme tous les gosses munis d’un nouveau jouet, je le montre à tout le monde. Du coup mes copains pauvres, et par conséquent aussi bêtes que méchants, me vouent une haine sans vergogne, me traitant de social traître et de suppôt du capitalisme, alors que les gens de mon milieu se foutent carrément de ma gueule étant donné que je ne voyais pas l’utilité d’un forfait internet pour mon portable.
Tel un fantôme condamné à errer dans les limbes, entre la vie et la mort, me voilà rejeté par les deux seuls milieux ou j’aurai pu avoir une place. Bah, au moins il y a un avantage à cette mise au banc de la société, c’est qu’avec mon nouveau jouet je peux rédiger de n’importe où…
Cette chronique s’auto-nettoiera après tirage de la chasse d’eau.

http://lahaineaveuglenestpassourde.blogspot.com/

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.