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Billet de blog 11 mai 2010

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Décrépitude

Mes amis, je vais mourir.Je le sais, je le sens, c'est pour moi la fin du voyage.Les premiers signes avant-coureurs de ma décrépitude me sont parvenus il y a de cela quelques semaines.

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Mes amis, je vais mourir.
Je le sais, je le sens, c'est pour moi la fin du voyage.
Les premiers signes avant-coureurs de ma décrépitude me sont parvenus il y a de cela quelques semaines.Au sortir de l'hiver, mes dents ont commencé à se gâter m'obligeant àun rafistolage buccal après devis auprès d'un organisme assermenté.
Heureusement les progrès de la science me permettent encore d'arborerun sourire émail diamant aussi factice que la poitrine de la pauvrejeune fille, enfin à 2000 euros la passe peut-on parler de pauvreté,dont les services spéciaux furent offert en cadeau d'anniversaire à unfootballeur, Franck Ribéry, qui soit dit en passant mériterait un bonravalage de façade et un bon coup de pied dans les couilles et non pasl'inverse, bien plus agréable le soir que souffler ces bougies.
Si je vous parle de ma déchéance c'est pour deux raisons essentielles.
Pour commencer je suis misanthrope. A tel point que je ne sauraissupporter le regard réprobateur de mon propre reflet dans la glace.Ensuite, la fabuleuse créature qui a l'immense honneur de partager mesnuits, soirées et week-end et qui, je le signale aux personnes quepourrait intéresser la vie d'un enfant du siècle beau comme un camionet rutilant comme un dieu, se trouve être ma cadette de quelques
années, 6 pour être exact ; et bien cette cruelle a trouvé judicieuxlors d'un papouillage crânien dont je suis friand de me faire remarquerla présence inopportune d'un cheveu qui n'avait plus sa fraîcheurd'antan et dont la couleur nacrée ne traduisait que l'avènement de mafin prochaine.
Devant mon incrédulité, ma tendre concubine procéda d'un coup sec àl'ablation de l'excroissance capillaire pour me prouver sa bonne foi etse lancer dans une courte mais franche séance de foutage de gueule àmon endroit, moquant du haut de l'arrogance de ses vingt ans à peinerévolus le début du pourrissement intérieur dont j'étais l'innocentevictime.
Jean Paul Sartre, devisant avec Simone de Beauvoir lors d'un pompeuxdîner suivant la clôture d'un numéro de Libération :"On est bien peu dechose!!", et Momone de rétorquer : "Ça c'est vrai ça." et j'attends depied ferme un démenti.
Pour en revenir à mon histoire, la douleur physique suivantl'amputation de cette partie de moi en train de dépérir réveilla lesdémons enfouis au plus profond de mon être. Je commençai à mollir auxendroits plus souvent habitués à la rigidité, et à me raidir sauf là oùc'est que c'est bon, mon cœur se mit à tressaillir et à se durcir aumême titre titre que mes artères, bref je me mis à guetter la mort
au tournant d'un malaise.
Alors, la plupart d'entre vous me soutiendront que c'est normal, que jeme fait un petit flippe pré-trentenaire, que j'ai encore du temps, etautres arguments aisément démontables sans tournevis ni vertus.
A ces censeurs du malaise existentialiste je répondrai que, s'ils sontplus jeunes que moi, ils ne savent pas de quoi ils parlent, et que, àl'inverse des hommes politiques ou des chroniqueurs de chez Ruquier,quand on ne sait pas de quoi on parle, on ferme gentiment sa gueule eton laisse parler les grandes personnes.
A l'opposé, s'il s'agit d'interlocuteurs plus âgés, je leur dirai quele fait qu'ils acceptent leur décomposition vers le néant ne medispense nullement de me plaindre allègrement de la mienne, Non MAIS !!!
La seule chose de rassurante dans le constat pathologique de mongâtisme naissant est qu'il me permet de mieux saisir les modificationsprofondes de mes habitudes ces dernières semaines.
Je comprends maintenant mieux pourquoi je ne supporte plus que mesvoisines du dessus se permettent d'inviter chaque vendredi soir uneflopée de courtisans à nuque rase et voix rauque, dotés de goûtmusicaux approximatifs et d'un vocabulaire à faire passer Steevy pourun membre de l'académie française.
Je saisis enfin mon dégoût de la jeunesse en générale et des connardsen slim en particulier. J'admets mon attirance profonde pour l'ordre etla sécurité dont je ne cesse de vanter les mérites et les efforts aulong de ces chroniques.
En résumé, la vieillesse est un naufrage et mon bateau prend la flotte.

http://lahaineaveuglenestpassourde.blogspot.com

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