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Chronicoeur Haineux et radiophonique, réalisateur, musicien, chanteur, compositeur poète et docteur en informatique (cherchez l'erreur!)

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Billet de blog 31 mars 2010

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C'est quand meme bien foutu.

Boulevard Carnot, je regarde d'un œil distrait par la fenêtre d'un busqui devait me conduire vers je ne sais quel arracheur de dentsassermenté censé me soulager d'une douleur qui me tenait depuis quej'avais tenté d'arracher le soutien-gorge d'une pulpeuse créature unsoir de rut orgiaque suivant une déplorante défaite électorale del'UMP, c'est dire si ce début de chronique nage dans la fiction laplus improbable.

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Boulevard Carnot, je regarde d'un œil distrait par la fenêtre d'un busqui devait me conduire vers je ne sais quel arracheur de dentsassermenté censé me soulager d'une douleur qui me tenait depuis quej'avais tenté d'arracher le soutien-gorge d'une pulpeuse créature unsoir de rut orgiaque suivant une déplorante défaite électorale del'UMP, c'est dire si ce début de chronique nage dans la fiction la
plus improbable. Bref,du bus, j'observais la vie morne de mes contemporains quand mon regard,aiguisé par des années de reluquage dans les escalators : "Mais nonmademoiselle à mini-jupe, je vous en prie passez devant.", capte undécor qui résume assez bien le quotidien de pas mal de monde.
Lelong de la route se juxtaposaient un lycée, une agence ANPE, unebanque, une agence immobilière, une banque, une crèche, un cabinetd'avocat, une banque, une agence d'intérim, un huissier, et pour finirun clodo en train de faire la manche.
Je me suis dit, les mecs ont tout compris.
L'adolescentquitte l'école, son bac en poche, file à l'ANPE chercher du boulot,finit par en trouver un, ouvre un compte pour y déposer ses deniers,après une demi-vie de labeur se paye un appart moche en centre ville,contacte la banque suivante pour y emprunter l'argent qu'il ne gagnerajamais pour acheter son nid d'amour, se rend à la crèche, y dépose lesenfants qu'il n'aurait jamais dû faire, entre dans le cabinet d'avocatpour décider de la séparation des biens suivant son divorce, passe leseuil d'une troisième banque pour y emprunter de quoi rembourser sonprêt à la seconde, cherche un nouveau boulot après s'être faitlicencier pour faute grave (il avait oublié d'éteindre la lumière endébauchant à 21H), passe chez l'huissier pour qu'il le débarrasse detout le confort matériel qu'il utilise mais qu'il ne possède pas pourle rendre aux trois banques et il finit à la rue.
Pratique, me dis-je, une rue, une vie.
Heureusementj'habite une ville où les rues ont autant de chance d'être droites quemon auguste personne n'a de probabilité de gagner le prix Goncourt,ainsi, chacun peut à loisir bifurquer quand le chemin devienthasardeux, mais quoi qu'il arrive, toutes les routes ne mènent qu'à unseul et même endroit : le cimetière.

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