Germaine TILLON une grande
Messieurs TODOROV et BRONBERGER, d'accord avec vous, Germaine TILLON a toute sa place au Panthéon
Elle y fera rentrer l'air frais de son humour et de sa patriot' attitude tout à fait singulière.
« A une femme rigolote et courageuse, la patrie reconnaissante ».
A 21 ans, Germaine TILLON n' hésite pas à partir faire des recherches anthtropologiques dans les Aurès, elle en a ramené un livre « le Harem et les cousins ».
La patrie de Germaine Tillon ne s'abîme pas dans le pétainisme et la collaboration, elle entre en résistance contre cette patrie qui lui fait honte! Elle fonde le réseau du Musée de l'Homme.
Germaine Tillon recrée une patrie de femmes libres au camp de concentration de Ravensbruck Malgré toutes les souffrances, elle parvient à répertorier méthodiquement en ethnologue qu'elle est, les agissements des bourreaux.
Elle compte les camions qui viennent chercher les femmes pour les amener on se sait où, à Pitchipoï, à la mort sûrement.
Avec ses copines du camp, elle parvient à monter une pièce/opéra au nez et à la barbe des geôliers.
La patrie de Germaine Tillon ne s'arrête pas aux frontières, elle est ouverte aux vents du large. Après la guerre, elle est revenue en Algérie, où elle a beaucoup travaillé, de très nombreux algériens et algériennes se souviennent d'elle!
Sans aucun doute Germaine Tillon doit être « panthéonisée », même si elle n'aurait pas manqué de sourire et de se moquer de ces fastes. Elle agissait sérieusement sans se prendre au sérieux.
Dans cette société où sévissent les Cahuzac et les Tapie, Germaine TILLON a quand même une autre allure.
Sa vie toute entière indique l'ouverture, elle n'a pas appartenu à un parti politique, même si elle a pris part activement aux combats essentiels de son temps.
Elle montre qu'une pratique politique peut exister appuyée sur des données scientifiques. C'est à partir de sa connaissance de l'évolution de l'Algérie qu'elle a fondé les centres sociaux contre ce qu'elle a appelé « la clochardisation » des paysans contraints de quitter leur villages .
Elle donne des raisons d'espérer, elle montre le chemin original d'une femme préoccupée de science, préoccupée de social, préoccupée de la dignité des peuples.
Révoltée par l'occupation, elle a organisé au Musée de l'Homme la résistance au régime de Pétain , elle a connu la trahison, elle a connu la mort de sa mère dans le camp de Ravensbruck et malgré cela, elle n'a pas renoncé.
Elle a participé avec David ROUSSET a explorer et dénoncer les univers concentrationnaires partout où ils existaient.
Le sourire de Germaine TILLON c'est un remède contre les mauvaises humeurs de notre temps, un remède contre les insatisfactions exploitées par les forces anciennes, un remède contre le sérieux de notre temps et son ricanement.
Au Panthéon, avec Geneviève Antonioz-De Gaulle ça devrait bien se passer !