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Billet de blog 9 octobre 2013

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Retour sur l'ANI

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le Ministre du travail Monsieur Sapin, le Présidentde la république se sont montrés très satisfaits de la négociation de cet Accord National Inter professionnel destiné à mettre en place la "flexisécurité". Ils ont été félicités par le camp libéral qui trouve d'ailleurs que ça ne vas pas assez loin, mais c'est un bon début!

Ces messieurs dames du gouvernement ne sont pas préssés de faire le bilan des mesures qui, par exemple, devaient diminuer la précarité.

Au mois d'octobre 2013 les Contrat à Durée Déterminée continuent à aller bon train. Au lieu d'un contrat de 15 jours, le CDD dure un mois et pour ne pas perdre un centime les employeurs font un CDD à temps partiel.

Les salariés voient tous les jours l'ampleur des bienfaits apportés par l'ANI. La précarité a de beaux jours devant elle et elle n'est pas prête de s'arrêter avec les contrats aidés (CUI, CAE) qui ne sont que des moyens supplémentaires de financer les patrons sans aucun contrôle sur la façon de traiter les salariés ainsi employés,  de les former, de les insérer ce qui est le but avoué mais jamais réalisé.    

Les salariés découvrent qu'ils n'ont plus que deux ans pour réclamer aux prud'hommes et que leur réclamation de peut plus porter sur 5 ans mais seulement sur 3 ans. Ils ont bien compris le cadeau fait aux employeurs qui pourront les gruger  2 ans sans frais et sans risques.

Le MEDEF a obtenu le cadeau royal de 2 ans de "déjudiciarisation", plus les accords locaux de réduction des horaires et des salaires, il peut remercier chaque jour le Président Hollande et le gouvernement de gauche 

Tout cela en échange d'une hypothétique complémentaire santé en 2015 dont le salarié paiera la moitié. Les assurances sont en train de mener une bataille de chiffonnières pour conquérir ce marché,  les travailleurs n'ont pas leur mot à dire, ils sont réduit au rôle d' enjeu passif de ce qui devient un conflit d'intérêt entre établissements financiers.

Nos entrepreneurs, bienfaiteurs de l'humanité,  mis en appétit par ces "faveurs" veulent maintenant généraliser le travail de nuit et le travail du dimanche. Pour que les bricoleurs puissent bricoler, pour que les acheteurs puissent acheter, pour que les "consommateurs" puissent pousser leurs caddie sans interruption, il faut que les "enseignes" soient ouvertes non stop .

Ils sont entrain de faire plier le gouvernement sur l'ouverture des magasins dans les amplitudes maximum, contre l'avis des syndicats. Une fois l'étape de la banalisation franchie, ils pourront passer à l'étape suivante : supprimer les surplus de salaire correspondant au travail de nuit et du dimanche. 

Les fanatiques du travail du dimanche interrogés dans les micro-trottoirs, qui vomissent sur les syndicats qui "les empêchent de travailler" feraient bien de réfléchir 2 minutes et se poser une question toute simple : pourquoi le travail le dimanche et la nuit sont payés un peu plus che

Pour l'instant la seule mesure gouvernementale s'adressant aux salariés a été le + 2%  sur le SMIC en 2012. Les exonérations d'impôt sur les heures supplémentaires des salariés des petites entreprises ont été supprimées et  maintenues pour les employeurs de ces mêmes entreprises au titre de la défense de l'emploi. On a presque envie de rire de cette naïveté imbécile.

Quand nos énarques comprendront-ils que les employeurs ont besoin des salariés et que ce sont eux qui font tourner la machine économique?

Dans l'hypothèse où les salariés du commerce et d'ailleurs ne voudront plus travailler ni le dimanche ni la semaine, ni la nuit, ni le jour, les employeurs seront en grave difficulté et ils ne pourront pas se substituer à eux pour assurer la vente, la production, enfin le taf ,  ça s'appellera la grève et ça changera l'air du temps!  

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