cerise

Abonné·e de Mediapart

104 Billets

0 Édition

Billet de blog 11 juin 2012

cerise

Abonné·e de Mediapart

Mélenchon tel Zorro !

cerise

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A Hénin- Beaumont le Front de gauche en la personne de jean-Luc Mélenchon s'en est allé défier Marine Le Pen, cette ennemie, cette plaie, ce fleau qui gangrène la vie politique. Il a échoué, cet échec bien que rude était prévisible.

En politique avant de se lancer dans ce type de bataille on prend le temps d'analyser la situation de façon approfondie. Comme s'il suffisait de partir en campagne électorale avec un discours de gauche bien carré pout s'attaquer au Front national !

Le Front de gauche devrait savoir sur quel terrain prospère le FN : il se développe avec l'installation durable du chômage, de la crise économique et plus encore sur le fait que le mouvement ouvrier a, en partie, déserté le terrain, que les salariés des petites boîtes qui prennent la crise en pleine figure ne sont plus défendus par les syndicats présents essentiellement dans les grosses boîtes du privé et du public.

Le Front de gauche dans toutes ses composantes devrait savoir que pour combattre Marine Le Pen il ne suffit pas d'une campagne électorale si engagée soit elle, il faut d'abord s'employer à refaire le tissu social déchiré par la désindustrialisation.

Pourquoi le PS s'est'il à peu près maintenu, malgré ses casseroles ? sans doute parcequ'il reste des traces du militantisme d'antan de la traditionnelle SFIO du Nord Pas de Calais, ces mêmes militants qui à certaine périodes se sont senti abandonnés, négligés par le parti parisien des éléphants et la gaucge gouvernementale.

Les ouvriers chômeurs ou actifs ne veulent pas des héros et de beaux discours, ils veulent concrètement, au quotidien pouvoir compter sur un collectif capable de les défendre, capable de leur proposer un cadre de lutte, capable de refaire l'unité ouvrière. Les salariés, quand ils sont isolés, quand ils ne comprennent plus les évolutions qu'ils subissent, prêtent l'oreille à celle qui leur dit que tout ça c'est la faute aux immigrés et contre toute évidence ils se persuadent que celle qui raconte ça, elle est de leur camp, elle est de leur classe, alors qu'elle a une fortune, et qu'elle connaît peu de chose de la classe ouvrière.  

Pour remonter la pente, il faut autre chose qu'un raid électoral d'un leader politique fut'il brillant.

D'ailleurs la déception du premier tour des présidentielles aurait du servir d'alarme au Front de Gauche. Le score de Jean -Luc Mélechon n'a pas mordu vraiment sur l'électorat ouvrier de Le Pen. Le Front de Gauche a la présidentielle a réussi a rassembler la gauche de la gauche, hier dispersée. Les 11,11% étaient en gros la totalisation des votes Besancenot, Laguiller, PC et autres écolos radicaux.

Le succès des meetings  du Front de Gauche c'était ces gens heureux de se retrouver ensemble et de se sentir une force, c'était très positif et ça peut déboucher sur la construction d'une force qui redonnerait confiance à ceux qui ne voient pas de solution à la crise qui les broie.

C'est positif, certes  mais on ne fera pas l'économie d'une reconquête sociale, syndicale des terrains perdus. Les attitudes du Zorro qui terrasse à lui tout seul la bête immonde, non seulement ça ne marche pas mais la défaite a des conséquences néfaste pour la cause qu'on prétend défendre.

Au delà des premieres remarques du genre, c'est la faute au PS, si cet échec servait à s'interroger réellement sur comment regagner durablement cet électorat perdu pour la gauche, il n'aura pas été vain.

Mélechon était abattu, parcequ'il y a cru sincèrement, pourtant cette opposition de deux fronts l'un contre l'autre ne pouvait profiter dans l'état actuel des choses qu'à celle qu'il voulait abattre. C'est tellement plus facile pour le FN de faire la pire démagogie, de raconter n'importe quoi, de se la jouer "peuple" alors que Marine le Pen n'a rien à voir avec.

Dans le Nord Pas de Calais si les militants de gauche ne se coltinent pas le militantisme syndical de défense pied à pied des salariés licenciés, des salariés précaires, des chômeurs qui se heurtent à un pôle-emploi complétement inefficace, s'ils se contentent de faire une campagne électorale tous les 5 ans, Marine Le pen ne risquera rien pendant un bout de temps.

Ce qui est arrivé c'est sans doute la faute du PS, mais,  pas que ! et ça aussi c'est trop simple pour être vrai

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.