Les statistiques de l'Insee affirment que les liquidations judiciaires d'entreprises explosent.
Ce sont les Tribunaux de Commerce qui prononcent la liquidation et désignent un liquidateur. Les salariés de l'entreprise liquidée sont licenciés, souvent l'employeur "liquidé" s'en va sans laisser d'adresse, selon le secteur professionnel il laisse un capital très variable , très souvent la liquidation est "impécunieuse" c'est à dire qu'il n'y a rien pour payer les créances salariales.
Le liquidateur se paie d'abord, ensuite il règle les fournisseurs et quand il reste 3 sous il paye les salariés. De plus en plus il ne reste rien dans la liquidation, les salariés doivent alors avoir un jugement des prud'hommes pour obtenir leur dû.
Et dans ce processus le salarié aura affaire à l'avocat du liquidateur judiciaire et à l'avocat des Asuurances Garanties Salaires qui chercheront les arguments les plus spécieux pour payer le moins possible .
Cette assurance garantie salaire (AGS) a été crée par les patrons suite à l'affaire LIP, souvenez vous ! on fabrique, on vend, on se paye.! LIP c'était le premier "plan" de licenciement conséquent, les salariés refusant d'être spoliés s'étaient emparés des montres LIP et les vendaient dans toute la France.
François CEYRAC alors responsable du CNPF , le MEDEF des années 73/75 sachant qu'il y aurait d'autres licenciements massifs ne voulait pas se heurter à chaque fois à des luttes d'une telle ampleur et prendre le risque que les salariés s'emparent des moyens de production. Donc Monsieur CEYRAC a répondu à cela en créant une caisse interprofessionnelle d'assurance garantie des salaires pour qu'il ne vienne pas de mauvaises idées dans la tête des travailleurs, par exemple que le fruit de leur travail leur appartient.
Donc quand l'entreprise est liquidée ce sont les AGS qui prennent en charge les salaires.
Quand il y a péril en la demeure le patronat trouve des solutions et des moyens même s'ils ne se privent pas de jouer sur la corde sensible qu'ils sont accablés sous le poids des réglementations, des charges, et des "hauts salaires" .
Aujourd'hui profitant de l'effet crise, des employeurs peu scrupuleux créent une entreprise, la font fonctionner quelques années sinon quelques mois, se font "liquider" par des moyens divers et laissent l'ardoise aux AGS. Tout cela dans l'opacité la plus complète, tout cela sur le dos des travailleurs qui devront attendre au moins une année pour que leur salaire, créance prioritaire, leur soit payé.
Juges des Tribunaux de commerce, liquidateurs, avocats, employeurs vivent bien, même très bien, du malheur des autres, du malheur des travailleurs qui ont eu des salaires très loin des montants partis dans les paradis fiscaux, tous ces gens vivent bien de la perte d'emploi de milliers de salariés qui sont plongés dans des situation personnelles ou familiales dramatiques.
De tout cela personne ne parle,
Sur tout cela, tout le monde fait silence,
De ces milliers de personnes qui ont été spoliées, qui à la barre des prud'hommes entendent les avocats de la partie adverse mettre en cause leur honnêteté. N'auraient ils pas fait de faux bulletins de salaire, ces ouvriers retors ? Qu'est-ce qui prouve qu'ils ont travaillé ?
De tout cela le beau monde se fout éperdument
Dans les causeries politico télévisuelles les experts et les économiques se posent des questions métaphysiques : Pourquoi les ouvriers ne se précipitent ils pas vers les urnes ?
Pourquoi ont'ils parfois des votes populistes ?
Non, ils ne sont pas abandonnés ces ouvriers, on pense à aux pour leur appliquer à la fois la politique patronale et celle de l'austérité gouvernementale
Ces liquidations judiciaires sont d'une opacité totale, tout se passe en dehors des personnes intéressées, les salariés n'ont rien à dire ni individuellement, ni collectivement, ils devront se battre pour obtenir leurs droits au sens strict. Les AGS paient très rarement des dommages et intérêts, ils ne payent pas les frais investis par le salarié pour se défendre.
Monsieur CARON a supprimé les élections prud'homales, il limite les droits des salariés dans le domaine des licenciements économiques, mais il se garde bien de toucher ou même d'effleurer la chasse gardée des tribunaux de commerce, il ne touche pas à la fourmillière de la liquidation judiciaire, il se garde bien de donner le moindre droit de regard aux salarié sur les entreprise où ils passent leur vie et y usent leur santé.