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Billet de blog 12 novembre 2015

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Quand la jeune gauche prend la vieille droite dans ses bras...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le résultat de cette étreinte est catastrophique et ce sont les jeunes et les vieux salariés qui trinquent. Le grand chantier d'un gouvernement qui porte l'étiquette "gauche" est d'attaquer les quelques droits et garanties contenues dans le Code du travail  sous les directives d'un MEDEF qui exige toujours plus.

Pierre GATTAZ  annonce la couleur, il ne veut pas de durée mensuelle du travail, et bien sûr il ne supporte plus les 35 heures,  il se passerait volontiers du SMIC, il trouve le CDI  contraignant, il veut la liberté pour les entreprises.  Exploiter les salariés à sa guise sans avoir de compte à rendre c'est ce que dans le "dialogue" social,  le patronat va réclamer.

BADINTER et LYON-CAEN seront les cautions morales d'une opération qui ne peut être qu'être un désastre social. La  protection qui reste aux salariés les plus exposés car privés de protection collective sera réduite à néant : dans les boîtes du nettoyage créer une section syndicale est mission impossible,  dans les chantiers du bâtiment le syndicalisme est presque totalement absent, comme il l'est dans la restauration.

Avec les accords d'entreprise destinés à se substituer à un Code du travail jugé trop compliqué et trop épais, les employeurs, en sachant que les salariés sont en position de subordination pourront passer des accords à leur convenance où leur seule logique sera présente.  

Une gauche qui dit et surtout fait les même choses que ferait la droite est propre à semer le trouble parmi ce qui est convenu d'appeler "le peuple de gauche", comment comprendre que la gauche au gouvernement fasse l'inverse  de ce qu'elle défendait dans l'opposition.

Les salariés qui avaient voté et espéraient non seulement sont déçus mais ils ne comprennent pas que le gouvernement qu'ils ont contribué à élire, s'emploie à défaire le peu de droits qu'ils ont conquis au fil du temps et des luttes. Les décisions gouvernementales vont toutes dans le sens d'alléger les charges patronales, de donner de l'argent aux employeurs soi-disant destiné à l'emploi en fait utilisé pour des plans de licenciement, celui de garantir l'impunité à des patrons voyous.

Tout cela est incompréhensible et des salariés amers se retrouvent à voter pour le FN, un FN qui depuis qu'il existe n'a jamais contribué à la moindre mesure sociale, qui n'a jamais soutenu la moindre lutte, qui n'a qu'un credo, le racisme, un racisme qui a été utilisé par le patronat pour diviser les travailleurs et faire "baisser le coût du travail".

La grève d'Air france et les déchirements de chemise ont montré que les travailleurs sont bienveillants avec ceux qui luttent. L'indignation que les médias attendaient contre les "violents" a fait plouf;

Il y a de multiples tentatives à gauche de dire et faire autre chose, le Front de gauche, les frondeurs,  le NPA, LO, les Verts non gouvernementaux, Nouvelle Donne, le Mouvement Commun d'un député PS qui a vu le jour à Montreuil, j'en oublie, tout ça fait du monde et de l'énergie. 

S'accorder sur les garanties fondamentales contenues dans le Code du travail,  sur les 35 heures, s'imposer sur la scène politique redonnerait confiance à ceux qui se sont sentis bafoués par une politique gouvernementale qui leur a tourné le dos.

Il y a des grèves, des actions collectives dont les médias ne disent mot, qui restent dans l'isolement complet, si elles arrivaient à la lumière, elles permettraient à un mouvement politique de se reconstituer.

Il faudra un mouvement politique qui affirme clairement que la droite et la gauche ce n'est pas pareil, que la gauche elle défend la réduction du temps de travail, elle défend les droits des salariés,elle combat la précarité, elle combat les inégalités, toutes les inégalités, elle combat le racisme et toutes les dicriminations. 

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