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Billet de blog 13 août 2014

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le cinéma des frères Dardenne entre pitié et libéralisme

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

"Deux jours, une nuit", leur dernier film est une somme d'invraisemblances qui nous projette dans un futur où le libéralisme économique aura totalement triomphé où il n'existera plus de lois sociales, plus de code du travail , plus de réglementation d'aucune sorte, où un contre-maître décide des licenciements, où les syndicats ont disparu ou même ils n'ont jamais existé. Les frères Dardenne nous dépeignent un paradis où le MEDEF a triomphé ce qui n'est pas encore le cas en Belgique et en  France, heureusement!

Quand on prétend s'attaquer à des sujets sociaux, juste un peu de rigueur est nécessaire pour éviter de raconter n'importe quoi. Il y a assez d'abus dans le monde du travail sans aller chercher des situations complètement loufoques. Le chantage à une prime collective contre le licenciement d'une salariée, j'en ai vu des trucs tordus  mais pas ça encore. Le film va donner des idées à quelque patron véreux, un peu à cours de renouvellement ! 

je comprend mieux pourquoi la télévision se plaisait à passer en boucle une séquence de ce film, c'était pour démontrer que la salariée n'avait d'autre choix que d'aller sonner à toutes les portes en faisant d'elle non quelqu'un qui cherche à faire respecter ses droits, mais quelqu'un qui recherche à trouver une solution où ce sont ces collègues qui volent au secours du patron. Pas un moment les Dardenne ne nous montrent un début de discussion entre les salariés pour envisager le problème autrement que d'une façon individuelle.

Les spectateurs sont émus , vaguement révoltés contre ces méthodes patronales qui finalement s'appliquent et contre lesquelles on ne peut rien sauf à accepter d'être un pourri total.

Les mêmes qui ont eu  pitié de la pauvre ouvrière licenciée, seront d'accord quand le sieur BAYROU  dira que le code du travail est trop épais et trop compliqué, qu'il y a trop de contraintes pour les entreprises et que les licenciements et la précarité sont inévitables. 

J'ai peut-être raté la dimension révolutionnaire du cinéma des frères Dardenne car en nous démontrant que les salariés n'ont aucun  autre droit que celui de renoncer à leur prime il ne reste plus qu'à faire péter le système.

Pourtant ils ne nous montrent pas des salariés prêts pour la révolution !   

C'est quoi le massage ?    

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