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Billet de blog 20 juin 2013

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La loi antisociale est passée. C'est champagne pour tout le monde chez les patrons

L'ANI est devenue une loi scélérate qui permet aux patrons petits et grands de s'asseoir sur le Code du travail et de licencier un salarié, au moindre coût.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'ANI est devenue une loi scélérate qui permet aux patrons petits et grands de s'asseoir sur le Code du travail et de licencier un salarié, au moindre coût.

Deux ans après les faits (licenciement, heures supp non payés, non respect de la convention collective) un salarié ne pourra plus saisir les prud'hommes. En cas de non respect du coefficient ou d'heures supplémentaires non payées il ne pourra pas remonter plus de 3 ans en arrière contre 5 ans actuellement. Il sera don spolié de sommes qui lui sont dues.

Des syndicats ont "négocié" ça! Ce n'est pas une négociation c'est une capitulation en rase campagne où les perdants sont déjà ceux qui sont dans une position de subordination. C'est un cadeau somptueux au patronat.

Une négociation doit comporter un acquis substantiel. Qu'ont gagné les salariés en contre-partie de tout ce à quoi les syndicats signataires ont renoncé en leur nom ? rien

C'est un gouvernement dit "socialiste" qui fait une loi de cet accord scélérat. On touche le fond !

Le patronat peut remercier les signataires syndicaux d'avoir baissé le coût du travail. Le premier texte s'appelait sécurisation de l'emploi, on la cherche la sécurisation. Cette loi ne va pas empêcher un seul licenciement, elle ne va pas faire qu'un jeune ait un CDI au lieu d'un CDD, elle ne va pas faire qu'une femme à temps partiel imposé accède un jour à un poste à temps complet. 

Il faut vivre très loin de la réalité quotidienne des salariés des petites et moyennes pour voir du positif dans cette loi.

je n'ai parlé que du problème de la saisie des conseils de prud'hommes mais il y a d'autres volets, tels que "les accords de compétitivité" qui sont encore bien pires, surtout au moment où de nombreux employeurs prennent la fâcheuse habitude de mettre en place des délégués du personnel choisi par eux  qui n'auront rien à leur refuser. Ce sont les "syndicats maisons" appelés aussi syndicats jaunes qui refont surface.

Pour nous convaincre des bienfaits de cette loi, des "socialistes" sans doute non syndiqués nous disent que dans les entreprises de plus de 5000 salariés, un représentant des salariés sera au Conseil d'administration et que c'est une grande avancée démocratique ! Au milieu du groupe constitué des dirigeants et des représentants des actionnaires, ils ne pèsera pas lourd le représentant des salariés!

Pendant ce temps les patrons peuvent, "autoréguler" leurs  rémunérations aberrantes, on leur faire confiance! 

Pendant les élections on parlait d'effort juste. !! Ah bon

La CFDT et le PS parlent d'une seule voix au point qu'on peut se demander qui est la courroie de transmission de qui.

Nous apprenons qu'un conseiller du Président Monsieur Michel YAHIEL a des amis parmi les "syndicalistes réformistes"de la CFDT, il a des amis à l'UINM (patronat de la métallurgie), quel homme bien entouré! 

C'est marrant, étant syndicaliste réformiste, je ne connais pas ce Monsieur. Je n'ai pas vu cette harmonie sociale entre les sous-traitant du bâtiment et les salariés brutalement licenciés. Le patron  disparait dans la nature et ne paye pas les salaires. Il n'est pas au courant le grand négociateur qui conseille le Président.

Ce"négociateur de l'ombre" ignore superbement tout cela, il ne met pas les mains dans le cambouis, il ne connaît que des "partenaires sociaux" bon chic, bon genre. D'ailleurs le terme de syndicaliste fait tâche, sauf s'il est atténué par le terme de réformiste.

Tout est mis en oeuvre dans ce Gouvernement pour que les salariés soient totalement "neutralisés". On leur tape dessus, mais il faut étouffer  les cris, il faut désamorcer la moindre velleité de protestation.

Exiger le paiement des cotisations patronales dues à la sécurité sociale, exiger des organisations patronales qu'elles condamnent le travail dissimulé avant toute négociation serait le minimum.

S'asseoir à une table de "négociation" où d'avance, les syndicalistes sont placés dans les conditions de perdre des acquis, placés dans une situation où par avance ils renoncent, placés dans un contexte où c'est le patronat qui est dans un rapport de force favorable, ce n'est pas du dialogue social, c'est de l'arnaque sociale.

La négociation est possible quand il y a un rapport de force en faveur des salariés, une grève, un mouvement, sinon c'est l'autre nom d'une défaite sociale. C'est ce qu'à été l'ANI et il importe de tout faire pour qu'il n'en soit pas de même pour les retraites.

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