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Billet de blog 24 avril 2012

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Hold up sur le 1er Mai, Journée internationale des travailleurs

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Non Messieurs Sarkosy, Guéno et les autres , le 1er mai n'est pas la fête du "vrai" travail, le 1er mai est la fête de tous les travailleurs qui luttent dans le monde pour améliorer leur conditions de salariés et ceci au péril de leur vie.

Bref rappel historique :

Le 1er mai est né de la grève des 200.000 travailleurs de Chicago qui luttaient pour obtenir la journée de 8 heures et ont été réprimés par la police.

La deuxième internationale a fait de cette date la fête du travail.

En France, le 1er mai 1891 à Fourmies dans le Nord, la police tire sur la manifestation des ouvriers grévistes et fait 9 morts. Le 1er mai jour de grève est devenu jour payé, chômé.

Pétain sous Vichy a travesti cette journée en "fête du travail" contre les travailleurs, il en a détourné le symbole, le sens, et la portée. Il a voulu en faire une journée de "réconciliation" autour de la "valeur travail".

Il a éliminé les travailleurs et leurs luttes de cette journée pour la réduire à la glorification du travail, de l'effort, de la sueur contre les hommes et les femmes qui luttaient et étaient réduits à la clandestinité. Les syndicats étaient interdits sous Vichy et remplacé par une charte du travail qui interdisait la grève.

Alors aujourd'hui quand Monsieur Sarkosy annonce que l'UMP va manifester le 1er mai pour le "vrai" travail de ceux qui travaillent dur et en silence il reprend le flambeau pétainiste de la valeur travail et dénie au 1er mai toute son histoire, tout son sens de journée de internationale de lutte.

Quand Monsieur Guéno explique que le 1er mai est le défilé des permanents syndicaux il démontre qu'il connaît mal les manifestations du 1er mai avec les syndicats ouvriers.

Monsieur Guéno doit savoir que les militants de FO se rendent chaque année au Mur des Fédérés commémorer les ouvriers parisiens de la Commune qui luttaient pour l'émancipation sociale et qui ont péri pendant la Semaine Sanglante ordonnée par Adolphe Thiers.

Monsieur Guéno doit savoir que lors de la manifestation syndicale du 1er mai, des délégations de tous les pays sont présentes, elles représentent la continuité internationale de la lutte des travailleurs. 

A quoi Monsieur Guéno distingue t'il les permanents syndicaux, des travailleurs qui font le "vrai" travail ?

Dans ces manifestations, Monsieur Guéno il y a des métallurgistes, des postiers, des sans-papiers qui travaillent dur dans le bâtiment, la restauration, la propreté, je les ai rencontrés. J'ai rarement vu,  le 1er mai des militants de l'UMP défendant becs et ongles les intérêts de ceux qui travaillent dur. Bizarrement en cette année électorale les militants UMP se sentent la fibre ouvrière!

Le conseiller Guéno se plaint de la politisation des responsables syndicaux, il leur conteste le droit de s'intéresser à la politique qui serait le domaine réservé des gens comme lui. Ils ne manque pas d'air, lui a le droit de faire de la politique mais pas les syndicalistes,  !

Rassurez nous, Monsieur Guéno vous n'allez pas enlever le droit de vote à Messieurs Thibaut et Chérèque !

La droite qui s'accroche au pouvoir cherche à récupérer les quelques travailleurs qui ignorent tout de l' histoire ouvrière, de leur propre histoire, ceux qui ne savent pas que ce sont les luttes des anciens qui font qu'aujourd'hui ils ont des congés payés, une durée légale du travail, la retraite que ce gouvernement a amputé.

Cette opération de récupération du 1er mai par la droite sent à plein nez son pétainisme rampant. Détourner le 1er mai de sa signification de journée dédiée aux luttes ouvrières dans tous les pays est une manoeuvre misérable que trahit le mot de Sarkosy de "vrai travail"  . D'ailleurs dans la ligne vichyste il parle du travail et non des travailleurs.

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