Un des changement important du Front national est son discours "social".
Fini l'anticommunisme plus qu'agressif du père, qui vomissait les grèves, les grèvistes et toute espèce de lutte sociale. Il relayait l'extrême droite des années trente et sa haine de ce Front populaire qui avait fait trembler la bourgeoisie française.
Aujourd'hui, même si elle ne soutient pas les mouvements de grève ou les manifestations syndicales, Marine Le Pen ne les attaque pas de front, elle les "comprend", elle se veut même un tantinet anti libérale, deviendrai-elle anticapitaliste ?
Elle a beau jeu d'utiliser idéologiquement le terrain déserté par les forces de gauche, celui des salariés des petites ou moyennes entreprises où les employeurs pressent le citron au maximum que ce soit des travailleurs français ou non et où ils se trouvent isolés et sans moyen de défense vu les déserts syndicaux dans les petites et moyennes entreprises.
Elle est quand même gênée aux entournures quand on en vient à parler autre chose que d'immigration mais des revendications, du droit du travail. Heureusement pour elle, elle est très peu interrogée sur ce qu'elle pense de l'ANI cette infâmie qui abaisse le droit du travail et des travailleurs, personne ne lui demande comment on combat les patrons délinquants qui laissent les salariés sur le carreau et quittent le navire, personne ne l'interroge sur l'embauche des travailleurs sans-papiers dans le bâtiment, dans la sous-traitance du désamiantage,etc...
Personne ne l'interroge parceque ces réalités là elles déplaisent à plein de monde. Ces réalités concernent les salariés Français ou immigrés qui avaient un tout petit espoir dans la gauche et qui maintenant n'en ont plus du tout. Ils ne savent plus vers où se tourner.
Marine Le Pen veut les capter avec ses solutions de fermeture des frontières et de préférence nationale. Elle fait semblant d'oublier qui a intérêt à avoir sous la main de jeunes ouvriers sans papiers qu'on tient à sa merçi, elle feint d'ignorer qui est le bénéficiaire des préjugés qu'elle entretient, elle a l'habileté de diriger la colère les salariés spoliés vers plus exploités qu'eux. Elle à l'art de détourner le problème contrairement à son père qui vitupérait sans retenue contre les syndicalistes, les grèves, enfin bref, les rouges.
L'objectif pour un mouvement ouvrier en reconstruction est de rappeler que le droit du travail est à défendre contre un gouvernement de gauche qui l'attaque, que le collectif des salariés qui lutte peut apporter une perspective. Tout n'est pas perdu parceque la gauche au pouvoir est lamentable et que des solutions sociales, économiques nouvelles surgiront de ces luttes, locales pour l'instant mais qui ne le resteront pas.
Dans les mobilisations de 2010 sur les retraites qui a vu ou même entendu le FN ?