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Billet de blog 17 septembre 2025

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DISSOUDRE, dit-elle

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La square dance n'a pas été inventée par les esclaves. Elle a été introduite en Amérique du Nord par les colons européens. Ceux qui s’y adonnent se sentent transportés dans un Western, joué en majeur, et certes pas dans des accords de Blues. Ne pas oublier les bottes texanes et le respect du carré.

Le  Dance-Floor, la piste de danse, est dessinée comme nous savons (sondages)

- le Rassemblement national (RN) + UDR = 32 % d'intentions de vote. ( 33,4 % en Juin 24).

- le Nouveau Front populaire (NFP), = 25 %    ( 28,8 % en 2024)

-  le bloc central  (mais que sera-ce ?) = 14,7 %  ( 21,8 % en 2024).

- les Républicains (LR) =  11,7 %  (9,1 % , 2024)

- 5 %, ou moins, pour chacun des « divers »

Marine va devoir danser avec trois partenaires. Les Institutions, le socle Républicain central et les gauches.

La Cinquième : Nos Institutions sont construites sur la personne du Président. Contrairement aux arguments des constitutionnalistes à la petite semaine, nés trop tard dans un monde sans de Gaulle, l’idée n’avait pas été de créer un « monarque républicain », en 1958. Non, 1958 était, envers l’armistice (illégitime) de Pétain à la même distance que celle où nous sommes,  en 2025, de l’élection de N Sarkozy, ou de la prise de pouvoir du Hamas à Gaza, évènements de 2007. Une mémoire fraîche. Il s’agissait de pouvoir disposer d’une voix légitime de la France en cas de nouvelle invasion, de putsch de généraux (1961), de guerre nucléaire (Berlin 1961,  Cuba, 1962).

De là que le socle de la vie politique reste la Présidentielle, donc la figure d’un « sauveur » avec ses promesses (qui « n’engagent que ceux qui les écoutent »- J Chirac). Il en dérive deux tactiques : attendre 2027, ou faire dissoudre pour forcer une démission. L’opération « destitution » de Mélenchon n’est qu’une démarche publicitaire pour rallier les mécontents, notamment ceux du RIC (référendum d’initiative citoyenne ).

Bayrou n’a pas fait voter la proportionnelle (à quel dosage, on se le demandera longtemps), on en restera donc à l’art de reporter les voix au second tour, ou d’aller s’abstenir, ou de sortir de l’abstention, dans l’unique but de donner une majorité au président ou de le forcer à cohabiter.

Un socle ébranlé Cette fois, l’existence et l’efficacité d’un « vote républicain » faisant barrage au RN n’est plus assuré.

  • Nombre de politiciens dits « du socle commun » reprennent son programme notamment autour de l’immigration, en maintenant autour de la solidarité sociale pour la restreindre aux nationaux seuls.
  • De plus, la vague de xénophobie venue des USA, soutenue au niveau européen par un Steve Bannon, médiatisée par un Elon Musk, s'affiche désormais en démonstrations « de masse », et en puissance électorale.
  • Enfin, la déception radicale de  ceux qui avaient voté en 2024 contre le RN parce qu'ils attendaient une « union nationale » autour des principes républicains et du système social, et non pas une succession de Premiers Ministres en apesanteur protégeant le « 1 % ».
  • Pire, l'urgence proclamée de la dette n’a aucun effet pour que le socle , au Législatif,  prenne les choses au sérieux, ce qui amène à l'urgence du  dégagisme, forcément !

Les Gauches se trouvent dans une impasse. S’ils ne passent pas de compromis avec l’actuel PM Lecornu, on va vers une dissolution qui accélérerait le vote RN, puisque les Partis dits de gouvernement s'appliquent à ne pas gouverner et que le dégagisme monte ! 

Si les Gauches lui donnent un feu vert, la cassure entre les deux tendances, LFI et S-D deviendra létale. Les conditions importent peu à Mélenchon qui veut une Présidentielle maintenant. Conscient de cela, le congrès du PS a voté pour une refondation qui les unirait tous -sauf les Mélenchonistes. Mais depuis rien n'a été entamé, alors que le Législatif et la Finance sont en état d’urgence avancé, ce qui amène chacun à s’inventer des postures clivantes plutôt que de produire des programmes de refondation

Gagner le Concours de danse amène à rechercher la dissolution. Marine et Bardella  comptent sur un report, au second Tour, des électeurs des Droites nationales et des populistes dégagistes. Pour cela, ils ont développé un programme social (retraites, pouvoir d’achat, etc) et « en même temps » national (anti migrants et anti UE). On peut rapprocher les deux mots et faire d’autant mieux  claquer les bottes sur le dance floor, tous bien en carrés. Les ennemis désignés, les migrants, ne sont pas leurs vrais ennemis, d'ailleurs ils ne les affrontent pas physiquement. Où sont les vrais affrontements? des conflits âpres et durables avec:  les Juges (« rouges»), les Lois civiques, les médias publics (rouges) les cultureux (rouges),  les féministes et autres minorités, les universitaires (rouges). Bref : la chasse aux sorcières contre les mêmes que  chez TRUMP.

Beaucoup de choses à dissoudre. La fleur au fusil,  en dansant sur de la country.

Illustration 1
Steve Bannon, architecte de la montée des extrêmes © google

Qu'indiquent les sondages en cas de dissolution de l'Assemblée nationale ? - Touteleurope.eu

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