Personne ne peut reprocher à Bayrou d’avoir cautionné l’addiction des gouvernements français au déficit public- il la dénonçait déjà comme président de l’UDF en 1998, alors que Macron avait 21 ans, et Gabriel Attal, …10 !
La dette a financé largement un système français de protection sociale excellent, et donc angélique, une perfection que personne ne veut éliminer, sauf les têtes brûlées qui s’attaquent au programme de la Résistance, lequel fut ( il faut le rappeler) un compromis entre les marxistes staliniens (et en armes), et les démocrates (avec des armées' libres'). Un système attaqué par tous les « trumpiens » et les Steve Bannon, qui ne manquent pas de finance pour leur propagande
LE DIAGNOSTIC du RÉEL
Il est donc totalement cohérent de proposer une Déclaration (art 49-1) sur la reconnaissance de la gravité de cet endettement, et de la montée des taux d’emprunts. Ce qui est constitutionnellement une question de confiance envers le gouvernement, cette fois, sera en fait une mise en cause du législatif, et, ici, des partis politiques.
Il s’agit, en séparant le diagnostic et les remèdes, de rendre publique la décision des politiques. Ils sont tous candidats par définition à gouverner le pays, sont-ils en capacité de nommer le Réel ? (Mal le faire serait rajouter au malheur... )
Quel est le Réel ? Les économistes de gauche, ont tout à fait raison de minimiser cet endettement, en comparant avec le Japon (234% du PIB) , ou en rappelant la valeur cumulée des actifs des Français, qui intervient comme gage. Mais le RÉEL en 2025, après 40 ans de libre circulation des capitaux dans une finance dérégulée, c’est la réalité des marchés. Soit, le fait que les contribuables paieront plus pour les intérêts, que pour l’école publique. C’est une situation intolérable.
Ce billet se concentre sur le diagnostic, pas sur les solutions. Il est exact que les années Macron ont exempté les entreprises et les plus riches, en aidant à maximiser les profits, tout en aidant les plus faibles durant le Covid et les autres crises, en les sauvant de la pauvreté. Il est donc exact que tout le monde a profité des emprunts. La dette a donc masqué le RÉEL.
COMMENT VOTER CONTRE ?
Si la « confiance » porte sur le fait que la dette est devenue intolérable et que tous nous en avons profité, et si cette dette a été surtout improductive parce qu’elle a couvert des dépenses courantes et non pas des investissement prometteurs, comment refuser la confiance ?
S'il est mis en minorité, F. Bayrou s'en ira avec le Réel, en laissant la classe politique dans le déni, préférant ses idéologies, comme elle le fait depuis 1982 avec constance, incapable d'affronter le double trauma de la dérégulation et de la globalisation. La phase 2 du syndrome post traumatique, c'est la colère - on verra le 10 septembre
PRODUIRE, ou TRAVAILLER ?
Le vrai sujet, c’est comment la résorber, et là, le plan Bayrou, c’est du paracétamol, on entrera «dans le dur » quand il faudra réviser la structure du budget et de la protection sociale. Sans oublier que la base des finances publiques, ce sont les recettes, lesquelles dépendent de la production.
- De la production, ou de la durée du travail » ? Des investissements, ou des coûts sociaux et fiscaux ?
Après 40 ans de néolibéralisme, il serait temps de réfléchir, au lieu de chercher à revenir aux années Pompidou.
[« Qui veut faire l’ange fait la bête » – de Blaise Pascal (Pensées, fragment 358) Pascal veut dire que si un homme prétend dépasser sa condition humaine, en voulant se comporter comme un ange (un être parfait, sans limites ni faiblesses), il finit en réalité par se tromper et tomber plus bas, en devenant une « bête » (aveugle, irrationnelle, ridicule).]