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Billet de blog 29 mai 2014

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Habiter pour mieux documenter

Installée à Marseille depuis dix ans, Yohanne Lamoulère aiguise son regard sur la cité phocéenne. Elle observe les transformations de l’espace urbain, au gré de ses clichés. 

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Installée à Marseille depuis dix ans, Yohanne Lamoulère aiguise son regard sur la cité phocéenne. Elle observe les transformations de l’espace urbain, au gré de ses clichés. 

Tu as choisi de vivre et travailler à Marseille, pourquoi ce choix ?
Quand j’ai fait mes études à l'école nationale supérieure de photographie à Arles, j'ai travaillé pendant trois ans sur les saisonniers agricoles migrants. A la fin de ma scolarité, j’ai fait un livre sur ce sujet là. La maison d'édition était à Marseille et je me suis installée là-bas. J'ai eu l'opportunité de rejoindre un collectif Transit, à Montpellier. J'ai vécu pendant neuf mois à Saint-Antoine dans le 15e arrondissement de Marseille et je ne suis jamais sortie des quartiers nord.

Quelle est ton impression sur cette ville, en tant qu'habitante de Marseille ?
Quand je suis arrivée à Marseille la première fois, dans mes souvenirs d'enfance, j'aimais beaucoup cette ville. Il y avait une identification forte et, quand je me suis vraiment installée la première année, il me semblait que c'était l'endroit qui me ressemblait le mieux. Marseille, c'est une ville qui est malpolie, qui n'est pas réveillée, qui est changeante. Ici, on vit des choses très différentes en fonction du jour de la semaine. On y vit une évolution urbaine très importante depuis ces trois dernières années. 

Dans ta série de photos, tu choisis de capturer les 15e et 16e arrondissements de Marseille. Pourquoi ce choix ?
J'habite dans le 15e arrondissement, dans les quartiers nord à Marseille. Je me suis imposée des barrières géographiques. C’est vraiment une très grande ville et, aujourd'hui, je commence à déborder, à travailler sur d'autres arrondissements. Quand j'ai commencé, j'avais l'idée de ne travailler que dans l'espace public et ne jamais rentrer chez les gens, de ne travailler essentiellement que sur le territoire que l'on doit partager. 

Pourquoi cette envie de ne travailler que dans l'espace public ?
J'aime ce rapport de force. C'est le lieu des altérités, celui où l'on exerce son pouvoir identitaire et celui où l'on existe. L'exercice privé définissait moins la ville. Je voulais comprendre les quartiers nord. Du coup, la rue est devenue le territoire le plus pertinent. En tant que photographe documentaire, le premier postulat c’est de documenter, d'être sur le terrain tout le temps. Avec le recul, le parti pris photographique c'est de dire : "soyez beau , soyez fiers, soyez vous-même et on réfléchira après". Et de le faire avec n'importe qui : les jeunes, les vieux, les escrocs, les dealers...

Frédérique MAZY et Teïmour AMRI ZAHRI

Petite biographie de Yohanne Lamoulère

Née à 1980 à Nîmes, la jeune femme, à la scolarité difficile, s’est épanouie avec la photographie. L'Ecole nationale supérieure de la photographie d'Arles lui a appris les rouages du métier. Depuis, les projets se multiplient. Elle collabore aujourd'hui avec Le Monde ou encore Libération.  

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