Ce 1er mai, journée internationale de lutte des travailleurs, se sera déroulé dans un contexte particulier.
Quand le Président de la République ose nous dire qu'il espère "un retour des 1er mai joyeux, chamailleurs..." on ne peut qu'être scandalisé devant de tels propos alors que depuis des mois, toutes celles et tous ceux qui contestent ce pouvoir et sa politique, et notamment les syndicalistes, sont violemment réprimés à coups de matraques, de tirs de LBD, de lacrymos..
Ce même Président ose parler de "jours heureux", galvaudant ainsi le formidable combat mené pendant et après la 2e guerre mondiale par le Conseil National de la Résistance.
Sa conception des"jours heureux" c'est celle du Medef, c'est celle qui l'amène à envoyer, contre tous les avis scientifiques, les enfants à l'école dès le 11 mai pour que les parents retournent travailler...
La vanne aux milliards a été ouverte pour les entreprises, les grands groupes, tandis que des décrets sournois ont mis en veilleuse le code du travail jusqu’à la fin de l’année de façon à permettre une quiétude patronale de circonstance.
En clair, l’objectif : faire peser les coûts de la pandémie sur l’ensemble des travailleurs et des catégories populaires pour permettre le « jour d’après » une remise en cause massive de nos conquis sociaux plutôt que de puiser dans les dividendes patronaux sans cesse en augmentation. Cette situation a d’ores et déjà pour conséquences de faire plonger dans le rouge les comptes de la Sécurité Sociale et de l’assurance chômage.
Et c'est dans cette situation que l'on apprend que des centaines de millions de masques vont être vendus dès le 4 mai dans les grandes surfaces...suscitant, à juste titre, l'indignation des ordres nationaux des médecins, pharmaciens, sages femmes, kinés, podologues...qui constatent qu'en quelques jours la grande et moyenne distribution a pu se procurer plusieurs centaines de millions de ces protections alors qu'eux mêmes en ont cruellement manqué et subissent toujours restriction et pénurie !
Combien de vies auraient pu être épargnées si ces stocks avaient été distribués plutôt que d'être cachés en attendant d'être vendus. Et le gouvernement par la voix du Directeur Général de la Santé fait comme si il n'y avait aucun problème...
Cette crise sanitaire n'aura fait que confirmer ce que nous répétons depuis des années. Les profits passent avant nos vies.
Très bientôt viendra le temps de parler de la défense d'une sécu à 100%, d'un système de retraite solidaire, d'un système de santé avec des hôpitaux aux moyens conséquents, d'augmentation directe de nos salaires, de réduction du temps de travail, de préservation de nos droits sociaux et démocratiques sans cesse bafoués !
Alors remettons les choses à l'endroit
Contre le coronavirus et contre les politiques d'austérité imposées par ce capitalisme ultralibéral
Nos vies valent plus que leurs profits !
Plus que jamais confiné-E-s mais mobilisé-E-s pour défendre nos conquis sociaux !