Péril en la demeure
Cela devient plus que périlleux, il y même danger.
Nous sommes mal partis pour les années à venir.
Je pense à mon devenir et je balise ! Moi aussi, je deviendrai vieille, peut-être !
La loi Kouchner avait posé les premiers jalons. Alors recommençons et allons plus loin et faisons en sorte que cela perdure.
Là, j'attaque la partie où je vais me faire des ennemis.
Même pas peur ? Vous ne pourrez me faire plus de mal, que je n'en ai ressenti jusqu'à présent !
De la part de nos grands penseurs, conseil d'éthique :
Vous avez voulu rendre service à la « Santé », ce gros navire, à la coque qui se fissure, en rédigeant la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, consacrant le droit du patient de prendre des décisions concernant sa santé et l'obligation des soignants de créer toutes les conditions pour éclairer ces décisions.
De votre part à tous, je ne doute pas de votre bonne foi. Il était urgent de redonner un sens à la profession. Mais multiplier les intervenants, sans concertation, ne fait que déliter les responsabilités, la cohésion, le sens.
Là, je vous entends déjà maronner « de quoi se mêle t-elle, celle-là ?" ». Attendez, lisez, je n'ai pas fini !
Seulement voilà : ne dit-on pas que « l'enfer est pavé de bonnes intentions » ?
De cette belle loi, a découlé une montagne de directives, de documents, de fiches, de dossiers, de suivi de dossiers, de formulaires à remplir par le médecin, le patient, les directeurs d'EHPAD, les infirmiers, les aides soignants. Vérifier le contenu du dossier. Il faut bien sûr, pour la trace, tout informatisé. Enregistrer chaque acte réalisé, dans le détail. Quand Internet fonctionne. Magnifique.
Pour les généralistes et les paramédicaux en extérieur, c'est sûrement fastidieux. Mais dans nos petites EHPAD, pour nos infirmières et pour nous, leurs petites mains, cela relève du défi... Un défi de plus.
Car, qui peut s'occuper de gérer l’administratif, d'évaluer, de contrôler, de transmettre les fondamentaux de cette loi ? Et en même temps, donner un sens à la vie qui reste à nos résidents et faire en sorte qu'elle soit la plus sûre, la plus confortable, la plus sereine, dans l'amour et le respect, qu'ils sont en droit d'attendre, entourés de leur famille, dans l' accompagnement et le respect, loin de nos dérives bureaucratiques.Casse tête pour les directeurs d' EHPAD publics qui eux, rendent des comptes. Le médecin, sans secrétaire; l'infirmière, l'aide-soignante qui ne sont pas plus formées pour ça.
Que ce soit pour les médecins ou pour nous simples para-médicaux, c'est fastidieux, chronophage, stressant. Où est le patient, le résident ?
Est-ce indispensable ? Il semblerait que les EHPAD privés n'aient pas ce problème. Ils reçoivent une enveloppe... Et faîtes en ce que vous voulez !
Puis, là intervient la finance : où est « le quoi qu'il en coûte ? », le nerf de la guerre. Ah, oui ! Ce n'était pas encore la pandémie ! On n'en parle pas encore. Non, juste l'après crise économique, la loi de 2009, sous couvert d'un réaménagement du territoire, ne fait que renforcer la mise en concurrence, public et privé. Pour stimuler les troupes, rien de mieux qu'une petite compétition. Comme dans tout sport, il y a des dérives, de la triche, des camouflés. Jeux déloyaux, la Santé publique citoyenne n'appartient pas aux mêmes groupes de joueurs, il faut les moyens pour accepter de perdre. Les enjeux n'ont pas la même importance, l'argent sort de la poche de la collectivité. Il se fait rare, puisque déjà utilisé pour sauver les banques (au fait, ne peuvent elles vous aider ? Juste retour des choses !). Politiques, si vous voulez jouer, faîtes le avec votre argent !
On ferme le robinet : suppression de lit, suppression de personnels, désert médical...
Et voilà, en moins de temps qu'il ne faut pour le construire, le beau projet éventré, dégonflé comme une baudruche, avant même d'avoir pris le vent.
Si les soignants ont des difficultés à suivre le cap, pardon ! Grand public, il y a de quoi ! Ne leur jetez pas la pierre, soyez compréhensifs.
Autant d'économie réalisée, pour le service public, et puis, pour que le désert médical ne soit pas aussi désert, on reverse un peu de ces économies aux cliniques privées. Les urgences publiques : fautes de médecins libéraux et parce que cela est sa mission, acceptent toute personne qui se présente. Le personnel déjà en nombre restreint doit établir un dossier pour chaque arrivée, quelque qu'elles soient (même un renouvellement d'ordonnance le week-end !). Les urgences privées : certaines acceptent les « soins doux sur ordre de l'ARS, d'autres sont fermées, absente, le patient est refoulé sur l'hôpital. Ne sont elles pas assujetties à l'accréditation ? Ne devraient elles pas effectuer des soins comparables ? Ne détiennent-elles pas les dossiers de suivi de leur « clientèle », quitte à n'accepter que celle là ? Si ce n'est pas de la discrimination, qu'est que c'est ? Rien que là, elles ne méritent pas les subventions qui leur sont allouées. Comment avez vous tarifer les actes de soins pendant la période COVID ?
La « Santé publique » est entre autres :
Malade de la perte de sens et fauchée.
Malade de la violence qu'elle s'inflige ou qu'elle subit
Et manque de personnels « porteur de sens »
Une maladie due à la pression exercée et subit, par manque de cap, de cohésion, de vision à long terme... Au stress que cela entraîne pour chaque intervenant, de la tension que cela engendre et dont soignants, patients et familles ne peuvent se prémunir, se guérir. Tout le monde est atteint et la science n'y peut rien. Impuissance complète.
Et cette « fatigue »
Due à lutter sans cesse, contre le manque de temps afin de réaliser des soins correctes, le manque de matériel, ou d'avoir un matériel cher et inadapté, utilisé à tout-va, sans concertation (avantage/risque), ou bien encore, en panne et non remplacé. Pour la sécurité, le confort, le bien-être du résident et du soignant ?
Due à l'emploi de personnel non-compétent qu'il faut encadrer, aider, et surveiller en même temps que nos résidents.
Due à cette bureaucratie chronophage et inutile maintenant.
Due au mur que l'on se construit pour se protéger, qui nous rend aigris, désagréables, froids, qui nous isole, inconsciemment, mais sûrement et qui réveille le loup en nous.
Autrefois, nous étions chevalier BAYARD, nous voilà devenus Don Quichotte.
Défection des plus résistants, difficulté à attirer, la profession n'est plus un sacerdoce dont on peut se venter. Chers politiques qu'attendez vous de plus, le coup de grâce : votre gendarme, l'ARS s'y emploi ! La santé publique a les genoux à terre. Vous comptez fermer tout établissement hors la loi. Sur qui exercerez vous votre autoritarisme ? Avec qui jouerez vous ? Qui et par quel moyen peut on vous faire réagir ? Ne craignez vous pas le retour de bâton, vous aussi un jour vous serez vieux, malades, en fin de vie, et oui, c'est le lot de tout un chacun ? Souhaitez qu'ils ne soient pas rancuniers !