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Billet de blog 6 févr. 2023

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Il faut réformer les retraites

Et le travail avec. Enfin, par « réformer les retraites », il faut plutôt comprendre « arrêter de casser progressivement le machin pour le remplacer par un système injuste ».

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Hé oui : ça commence à faire un certain temps que notre retraite par répartition est la cible d’attaques répétées et délibérées, parce qu’il ne correspond pas à l’idéologie au pouvoir, qui l’a en horreur pour tout ce qu’il représente. Plus largement, c’est toute une conception du travail et de l’organisation de la société qu’on essaie de nous imposer, et aujourd’hui c’est dans la bataille des retraites que cette lutte s’incarne.

Comment casse-t-on un système de retraites ? Facile : on laisse la caisse se vider en coupant les robinets qui l’alimentent. Ces robinets, ce sont les cotisations sociales. Mais si, vous savez bien : ces sommes que certains appellent charges quand ils veulent les baisser, celles qui permettent la solidarité nationale. Ces sommes qui servent à vous soigner quand vous êtes malade ou à vous verser une retraite tout au long de votre vie passé un certain âge. Ces sommes, du point de vu d’un néolibéral, elles font augmenter le coût du travail qui doit être le plus faible possible ; et tant pis si la conséquence c’est la fin de la Sécu ou de la retraite.

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Pancarte brandie lors d'une manifestation à Lyon. © Charles de Lacombe

La retraite, parlons-en, d’ailleurs. Est-elle une période durant laquelle on ne travaille plus ? Un âge oisif d’individus qui n’ont plus guère qu’à attendre la mort (dans des conditions qui n’ont de cesse d’être détériorées par le même mécanisme à l’œuvre – autre sujet) ? Si la réponse à la seconde question est évidente, celle à la première l’est peut-être moins, car elle dépend de ce que l’on nomme travailler. Il est clair qu’une personne à la retraite continue, au moins un temps, à contribuer à la société : vous qui lisez ces lignes, si vous êtes à la retraite je ne vais pas vous l’apprendre, et si vous ne l’êtes pas essayez donc d’aller dire en face à une personne concernée qu’elle n’a plus aucune utilité sociale et aurait dû mourir dès sa sortie du “marché du travail”. Pour voir.

Passons au travail, avec un exemple. Si je garde les enfants d’un couple de potes (ou mes petits-enfants, si j’étais grand-père), on dira rarement que je travaille ; mais si j’en gardais d’autres, contre un salaire, ce temps passé avec deux bambins deviendrait subitement du travail. Pour le formuler autrement : une même tâche, utile socialement, est considérée différemment selon qu’elle implique ou non un échange financier. En termes marxistes, on dirait que le capitalisme ne valorise que les activités que vous réalisez en louant votre force de travail. Et on pourrait trouver que ça n’est ni sain ni logique. Si on revient aux personnes à la retraite : elles travaillent, mais elles le font comme elles veulent.

La bataille pour les retraites c’est la lutte des classes (au passage : c’est aussi une bataille écologique), ce sont deux visions de la société qui s’affrontent. Et croyez-moi qu’entre solidarité et augmentation des dividendes, j’ai choisi mon camp.

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