charlesmargab (avatar)

charlesmargab

Abonné·e de Mediapart

4 Billets

0 Édition

Billet de blog 19 novembre 2015

charlesmargab (avatar)

charlesmargab

Abonné·e de Mediapart

"Dionysien et même pas peur"

charlesmargab (avatar)

charlesmargab

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je n’étais pas en France lors des attentats du vendredi 13 novembre 2015. J’ai appris la nouvelle le lendemain matin à 4:30 par des collègues de travail. Je ne suis pas tellement du matin. J’ai pris cette annonce une peu comme une tarte à la crème dans la gueule. Sans trop comprendre ce qu’il se passait.

En revanche j’ai saisi un peu mieux le sens du sms de mon chéri (envoyé à 1:15 am) que j’ai pu lire à mon réveil.: « J’espère que tu vas pouvoir rentrer. Ici c’est le chaos. »  

Au réveil, j’ai pensé à une tempête semblable à celle de 1999. Et bien oui, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé. Puis après avoir reçu cette tarte à la crème par mes collègues j’ai compris que mon loulou allait bien car le sms a été envoyé à 1:15 du matin donc après le carnage.

En rentrant à la maison dans l’après midi du samedi 14, j’ai constaté qu’il allait bien physiquement mais il semblait secoué émotionnellement. 

Je n’étais pas tout à fait dans le même état. Mais après avoir regardé les chaines d’infos en continue pendant une heure, j’ai pris une autre tarte à la crème dans la gueule mais bien éveillé cette fois. Je me surprends à dire: « Si ça se trouve ils ont des complices qui se planquent à Saint-Denis et peut-être même à côté de chez nous . »

Nous sommes restés enfermés chez nous tout le reste de la journée à ce demander ce qui allait se passer après… 

Nous sommes le mardi 17 novembre 2015. Nous décidons d’aller boire un verre au bar en bas de chez nous comme tous les Franciliens qui voulaient surmonter cette terreur par un canon de rouge. 

On a retrouvé quelques voisins. Cela faisait du bien de se voir, de se parler, de trinquer. On est rentré, pas trop tard. On a dîner. On s’est couché.

Le lendemain à 7 heures du matin le réveil de mon chéri sonne pour qu’il aille travailler. Moi je suis de repos, je peux donc faire la grasse matinée. Environ 20 minutes plus tard on entend des bruits inhabituels dehors et tout prêt. On comprend vite. « des coups de feu! » - « merde des bombes! » on se regarde et on comprend vite qu’il ne faut pas sortir de la maison et adieu la « grasse mat ». 

Les sms pleuvent sur nos portables. La famille et les amis veulent savoir si on va bien.

On allume les chaines d’infos qu’on ne voulait plus regarder et là on est abasourdi par les images. On habite à 200 mètres. 

On a pas pu sortir de chez nous avant 12:30. 

Mon chéri est parti travaillé tout l’après midi et je suis allé faire un tour sur Paris pour me changer les idées.

Le soir, on s’est retrouvé au même bar du coin avec les voisins. Là encore, ça fait du bien de se faire la bise, de rigoler et de trinquer. On est Dionysien et ensemble on a pas peur. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.