Il y a de l’orage. Le ciel se meurt dans la flamboyance d’une lumière rouge. Pas une goutte de pluie, juste un tonnerre brutal. C’est le monde qui pétarade, et qui souffre. Qui souffre de lui. La terre est champ de bataille. Remous et remugles… Les remous des luttes fratricides déchirent la Mère. Les remugles du sang des soldats empestent l’air. Dans les bouillonnements d’une mer originelle, les noyés ondoient entre deux vagues. Toutes les prières et toutes les guerres… Les prières de ceux qui souffrent avec le monde, ne consolent pas les horizons bouchés. Les guerres des hommes arrosent les blés fanés. Un tourbillon de rage vient de déferler. La foule et le tyran… La foule hurle à son trépas, comme un chien qu’on a écartelé. Le tyran s’accroche à son lit, comme un pou calciné. Des images fortes, la mort dans des vallées asséchées, frappent aux herses des forteresses. Pendant ce temps, affairés, ceux qui brassent l’or, nouent leurs cravates, et besognent à leurs fortunes. Labeur et sueur… Le labeur, sous sa face joufflue, ment quand il s’enveloppe de vertus, broyant autant que broient les guerres. La sueur de ceux qui crèvent, acide, brûle la peur, quand la peur bascule dans l’horreur. Le ciel se meurt dans la flamboyance d’une lumière rouge. Il y a de l’orage.
Billet de blog 7 mars 2014
Orage
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