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Billet de blog 11 novembre 2013

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J'ai la référence en goguette !

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Bourdieu[1] dans Ce que parler veut dire énonce : « Le jeu avec les formes sensibles du langage trouve son accomplissement lorsqu’il porte non sur des mots isolés, mais sur des couples de termes, c’est-à-dire sur des relations entre des termes antagonistes ». Ce qui m’autorise du coup à affirmer qu’Hortefeux, ce triste sire, est le boutentrain de la Sarkozye. Et j’utilise ce mot, « boutentrain » au sens zootechnique : le mâle qui excite la femelle sans jamais la saillir. Dès qu’il se fait entendre, Il piaffe, le factotum. Le meilleur d’entre les palefreniers se gargarise des boires et déboires du pays, comme s’ils pouvaient ouvrir la stalle de l’étalon désormais rangé de la République. La rédemption par l’économique affaibli, en quelque sorte. Lequel Bourdieu[2] pointe, en évoquant la main gauche et la main droite de l’État, dans La misère du monde, je cite : « Il suffit de s’arrêter à ce dernier trait pour voir que tout ce corps de lieux communs [pour Bourdieu, les discours sur l’État], élaborés dans des lieux de rencontre spécialement aménagés afin de favoriser les échanges entre « penseurs » en mal de pouvoir et « puissants » en mal de pensée (revues, clubs et colloques) et inlassablement ressassés dans les journaux et les hebdomaires, exprime très directement la vision et les intérêts de la grande noblesse d'État, issue de l'ENA et formée à l'enseignement de Sciences Po.». Nous avons atteint ce port sinistre. Et Hortefeux, à mes yeux, en est l’incarnation flamboyante qui tente de faire prendre les vessies énarques pour des lanternes philosophiques.

Hortefeux se revendique de l’autorité de celui qui sait, de celui qui a affronté la crise de 2008. D’ailleurs, le discours de l’autorité fait recette. Il balade ses rengaines dans les colonnes des journaux. L’autorité, sans doute en faut-il, mais il conviendrait de ne pas négliger ce qu’en disait Hannah Arendt[3] dans La crise de la culture, quand elle opposait les visions grecques et romaines de la vie dans la cité : « L’autorité en tant que facteur premier, sinon décisif, dans les communautés humaines, n’a pas toujours existé, bien qu’elle puisse renvoyer à une longue histoire, et les expériences sur lesquelles ce concept est fondé ne sont pas nécessairement présentes dans tous les corps politiques. Le mot et le concept sont d’origine romaine. Ni la langue grecque, ni les diverses expériences de l’histoire grecque ne montrent aucune connaissance de l’autorité et du genre de gouvernement qu’elle implique ».

Quand Hortefeux parle d’autorité, j’entends autoritarisme, et la seule autorité que je reconnais, finalement, c’est celle de l’intelligence, qu’elle soit experte ou généraliste. Je gage que les deux sont nécessaires.

Mais ce n’est pas que d’Hortefeux dont je veux parler, il m’a servi de support philosophique….

Parce que si j’avais écrit : « J’ai vu Hortefeux à la téloche, il avait l’air de se réjouir des difficultés du pays. Il croit que ça va permettre à Sarko de revenir. Il le souhaite même. Il a quand même un handicap : les partis sont en recherche d’idées nouvelles, ils sont engoncés dans leurs vieilles antiennes qu’ils ont héritées du formatage énarque. Ils n’ont pas de solutions et nous empapaoutent en servant à chaque repas des idéologies nauséabondes, du catastrophisme en rondelles.

Il baragouine, comme nombre de ses compères, sur l’autorité. J’ai idée que ce qu’il veut nous vendre ressemble plus à de l’autoritarisme, tentant de faire accroire que le poing sur la table, surtout contre les plus humbles, est la solution. Où se niche l'intelligence ?»

C’était (c'est d'ailleurs) la même chose… en moins chicos… Il y a un point commun aux deux textes cependant… Hortefeux me donne de l’urticaire.

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[1] BOURDIEU P., Ce que parler veut dire, 2008, Paris, Fayard, p.184

[2] BOURDIEU P., La misère du monde, 2007, Paris, Points, p. 340-341

[3] ARENDT H., La crise de la culture, 2011, Italie, Folioessais, p.138


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