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Etre animée de bonnes intentions ne me suffit pas...

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Billet de blog 23 décembre 2013

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La quenelle et la blagounette

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je déteste les propos et les postures de Dieudonné et la saillie de Hollande pouvait être perçue comme maladroite. Ça, c’est dit.

Mais voilà, il faut que ces deux anecdotes se télescopent et qu’elles donnent au moulin de la parole, des haines à moudre. Les histrions de la plume vertueuse qui se trempe dans le jus d’indignation déboulent, courroux en bandoulière, pour tancer celles ou ceux qui voudraient qu’un peu de raison revienne à l’intelligence. Parce que l’intelligence perd la raison, ces derniers temps, enfin, depuis un temps certain.

Et voilà que monte au front le poète qui rime, sur l’horreur de l’âme humaine et la peine du drame ! Pensez-donc, un mauvais humoriste et un président léger se sont donné le mot pour offrir en pâture au peuple toutes les circonvolutions de l’histoire. Où l’on reparle de la Shoah et de la colonisation. Nous n’en sortirons donc jamais ?

Je vais finir pas croire que ce qui fait jouir (bander ?) les scripteurs de tous les sites d’information, ici comme ailleurs, c’est l’étron qui passe, quand on peut le déchiqueter et en barbouiller ses détracteurs ou ses contradicteurs.

J’en ai plus qu’assez de ces scandales organisés qui font accroire que la bonne conscience et l’irritation moralement correcte sont des marques d’empathie. Elles ne sont que des marques de désœuvrement, au mieux, des écrans de fumée, au pire. L’essentiel est ailleurs. La loi peut bien se charger des opinions qui sont des délits sans que chacun ne vienne étaler son humanité aux regards de tous. Quant à François, s’il va de maladresse en maladresse, viendra le jour de rendre compte. Tout comme son contestable prédécesseur a dû rendre compte de sa vulgarité et de son mauvais français (entre autres choses).

Pendant ces querelles en pensée juste, Wall Street presse l’argent pour en tirer du liquide, la banque engrange pour arroser ses actionnaires, et les richesses continuent à être accaparées par un petit nombre d’individus… toutes choses qui créent la pauvreté. Les inimitiés et les peurs que cette pauvreté engendre, avec, pour corollaires les montées des nationalismes, deviennent l’objet des discours, Alors qu’elles sont une conséquence. Même si sans doute, ce ne sont pas les seules causes de la volonté de repli sur soi qu’on observe aujourd’hui.

On pourrait, jusqu’à la fin des temps, tartiner, barbouiller d’insultes les échanges, ça ne fera pas bouger d’un iota les pensées nauséabondes des racistes convaincus et militants. Par contre, amalgamer les plus mesurés aux extrêmes, oui, là, il y a danger. Danger de démobiliser ou danger de radicaliser.

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