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Billet de blog 24 mars 2014

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Le glas

Les sonneries tristes au fond des bois habités donnent le « la ». Chacun, chacune accuse son voisin de l’hallali. J’ai vu se lever, d’année en année, une France du mépris, de l’exclusion, que tous ont nourrie, du rouge foncé au noir. C’est si facile d’en vouloir aux autres de ses propres incuries.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les sonneries tristes au fond des bois habités donnent le « la ». Chacun, chacune accuse son voisin de l’hallali. J’ai vu se lever, d’année en année, une France du mépris, de l’exclusion, que tous ont nourrie, du rouge foncé au noir. C’est si facile d’en vouloir aux autres de ses propres incuries.

Un front pas si national que ça, piaffant aux portes du pouvoir, grignote peu à peu une droite républicaine moribonde.

Une gauche qui se croit dure trouve drôle de détruire son camp historique espérant grandir de ses cendres.

Mais, de chaque côté de ce boulevard idéologique on frappe, inlassablement, tantôt sur ses cousins, tantôt sur ses voisins… Et nous nous réveillerons emplis de haine, prêts à prendre les armes, symboliques ou non, afin de casser de l’ennemi.

Ce matin, on rigole, même plus en sourdine, de la déconfiture réelle des uns et des autres. C’est vrai que, quand on se noie, c’est plus facile d’appuyer sur la tête de l’autre pour reprendre son souffle, quitte à l’envoyer pourrir dans les abysses, plutôt que de se mettre en quête de la planche salvatrice. C’est plus facile d’éliminer que de coopérer. Triste nature humaine.

D’ailleurs, le mot « humanisme » me sort par les trous de nez. ILS se l’approprient tous sans ne plus en connaitre le sens. C’est devenu une étiquette qu’on colle à la veste de marque.

La gauche n’a jamais voulu parler des problèmes qui malmènent le pays, préférant se déchirer plutôt que de regarder ce qui ne va pas, faisant procès en racisme, ultralibéralisme et autres joyeusetés à ceux qui, comme moi, pensent que ne pas nommer n’empêche pas d’exister, que la peur n’évite pas le danger. J’en ai lu des insultes et des procès en hérésie quand certains voulaient évoquer l’économie, l’immigration, l’intégration, la sécurité. La doxa c’est « il n’y a pas de problèmes, piquons les sous des riches ». Si ça marchait, je serai pour, mais ça ne marche pas et ça ne marchera pas. Le monde est un système.

La droite a tenté de profiter de ce désarroi, elle s’abime dans l’odieux.

L’opposition est pitoyable, la majorité l’est aussi… Et les extrêmes prospèrent sur ce fumier. Continuons !

Continuons ! Le grand monarque attend dans l’ombre, déguisé en blonde bleue marine ou en quelque hobereau qui arme déjà discours et postures. Nous aurions pu nous parler, que nenni ! C’était bien plus simple de cracher.

Mais si tous ces mouvements qui fricotent avec l’idée d’un grand soir pensent qu’au bout ils tireront les pépites du feu, ils se trompent. Nous ne bougerons pas et ce sera de pire en pire. Parce que la France attend, rêve d’une poigne de fer. Qu’on les tue tous, Dieu reconnaitra les siens ! Triste croisade.

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