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Billet de blog 25 février 2014

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Une errance

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis exilé en ce monde.

Je suis exilé et seul, tourmenté par ma solitude, qui conduit toujours mes pensées vers un royaume magique et inconnu

Et remplit mes rêves des ombres d’une contrée lointaine et invisible.

Khalil Gibran – Chants de l’âme et du cœur

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Mon histoire personnelle avec Dieu date de ma prime enfance. Née d’une famille athée au point que le mot même, « Dieu », était synonyme de superstition ou de naïveté, je n’avais jamais parlé de cette petite flamme vacillant au plus profond de mon cœur. Je gardais mes émotions quand la moquerie chahutait les croyants. Et il m’aura fallu des années, des dizaines d’années, pour regarder droit cette foi qui me remplit. Il aura fallu que je pose, un jour de janvier 2007, le pied sur le sol marocain. Un ciel bleu, un horizon immense et l’odeur de la spiritualité qui flotte. Et je m’en souviens avec tant d’acuité que, souvent, cette respiration brûlante qui me balaya alors, me revient comme un souffle chaud.

Il y a très longtemps que j’étais sur ce chemin là, mais je n’en parlais pas. Pudeur ? Peur du ridicule ? J’ai traversé la vie entourée de personnes qui niaient toute forme de vie après la vie, ou, du moins, qui n’en disaient rien.

La première phrase qui avait posé sa pierre était celle, si connue, attribuée à Malraux : « Le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas »… En fait, le grand homme a toujours réfuté cette citation qui a permis à des générations d’idolâtres de vendre leurs propres dogmes à une humanité malmenée.

Il s’est exprimé quand on l’interpellait sur cette phrase, et a dit, entre autres :

"Si le prochain siècle devait connaître une révolution spirituelle, ce que je considère comme parfaitement possible, je crois que cette spiritualité relèverait du domaine de ce que nous pressentons aujourd'hui sans le connaître, comme le XVIII° siècle a pressenti l'électricité grâce au paratonnerre. Alors qu'est-ce que pourrait donner un nouveau fait spirituel (disons si vous voulez : religieux, mais j’aime mieux le mot spirituel), vraiment considérable ?"

C’est très différent, il me semble. D’une interrogation, d’aucuns ont fait une affirmation.

Et Dieu, pour moi, vient du questionnement, de la recherche de compréhension, de la recherche de sens. Pendant des années, dans l’intime de mon lit, j’ai lu : les textes sacrés aussi bien que l’exégèse ; les poètes autant que les apostats ; les romanciers autant que les essayistes. J’ai lu l’Ancien Testament, le Nouveau. J’ai lu des textes tibétains ou des œuvres de sagesse étrangère. Je lis le Coran, en ce moment.

Mais, au fil de mon errance, j’ai acquis une certitude que rien, aucune discussion, aucun argumentaire, ne viendra troubler : Dieu n’est sûrement pas un vieux bonhomme qui passe son temps à noter dans un grand livre (ou à gérer une administration qui note) tous nos faits et gestes, toutes nos erreurs, toutes nos beautés, pour qu’au jour du jugement dernier, il puisse nous envoyer, qui en enfer, qui au paradis. Ça, c’est le Père Noël.

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