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Billet de blog 28 octobre 2013

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Foules virtuelles ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le Bon, dans son ouvrage de 1895, « La psychologie des foules », classait lesdites foules en plusieurs catégories… Il est clair que ce texte peut être (doit être) contesté, d’autant qu’il s’appuie sur un environnement idéologique où la « race » était encore une caractérisation du monde et de ses cultures. On lui prête par ailleurs d’avoir été le livre de chevet d’Hitler ou de Staline. Je gage pour ma part que l’essai a dû être lu par de nombreux politiques. J’ignore s’il est tombé en désuétude.

Tout ça pour dire qu’il faudrait sans doute regarder une foule qui émerge et qui est la « foule virtuelle ». Car, comment appeler autrement ces conglomérats d’individus qui sévissent, cœurs vaillants et bras levés, sur le net, afin de pourfendre l’électron libre ou le libre locuteur ?

Alors que je croyais que la circulation de la parole pouvait enrichir la réflexion, j’ai parfois l’impression qu’un ordre supérieur tend à organiser les scripteurs et contributeurs en masses répondant aux principes de psychologies chers à Le Bon.

Parmi les traits que ce médecin attribue aux foules, il y a, je cite : « l'impulsivité, l'irritabilité, l'incapacité de raisonner, l'absence de jugement et d'esprit critique, l'exagération des sentiments ». Et lorsqu’on observe la logorrhée qui prévaut sur les pages de l’information en continue, et bien ce sont aussi ces traits qui prédominent.

La foule est également crédule. Le phénomène du « hoax », la rumeur qui s’étale comme vérité, témoigne de cette crédulité, de la simplicité voire du simplisme du raisonnement. Je cite : « Dans la foule, l'exagération des sentiments est fortifiée par ce fait, qu'un sentiment manifesté se propageant très vite par voie de suggestion et de contagion, l'approbation évidente dont il est l'objet accroît considérablement sa force. ». N’est-ce pas étonnant ?

La foule virtuelle se comporte en tout point à l’identique de la foule humaine : impulsive et mobile. Capable de se faire « massacrer », elle peut aussi lyncher. Comme quoi, si le virtuel est moins sanglant que le charnel, on peut se demander s’il ne reproduit pas ce qui a jeté l’humanité dans la guerre, le génocide et l’abject : sa propension à se laisser manipuler.


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