Tous les mois, de l’adolescence jusqu’à la ménopause. Pour quelques jours ou une semaine. Éprouvantes ou juste pénibles. On a toutes nos règles.
Il y a des matins où les crampes, le mal de ventre, la fatigue due au manque de sommeil me saisissent. Quand j’ai un rendez-vous ou une réunion décisive, comme beaucoup d’entre nous, j'appréhende que mes règles tombent à ce moment-là.
Et encore, j’ai de la chance de faire partie de celles pour qui elles sont supportables. Je n’ai pas d’endométriose. Et elles ne durent que quelques jours.
Pour certaines femmes, sortir du lit, s’habiller et se rendre au travail pendant cette période est une épreuve. Comment donner un cours à des élèves de maternelle, soigner un patient à l’hôpital ou délivrer une présentation importante à un client quand la souffrance nous empêche de nous concentrer, de nous tenir debout, ou même de parler ?
Le 15 décembre dernier, les député•es espagnols ont adopté un projet de loi créant un congé menstruel pour toutes les femmes qui souffrent de règles douloureuses. Le texte a recueilli 190 voix favorables, 154 contre et 5 abstentions. S’il est voté au sénat et définitivement mis en place, ce sera une première en Europe.
En France, notre système de soins suscite de la fierté. Mais pour que celui-ci soit juste, féministe et équitable, il doit répondre à cette inégalité et prendre au sérieux la santé menstruelle. Deux tiers des Françaises y sont favorables.
Aujourd’hui, les Japonaises, les Indonésiennes, les Coréennes, et bientôt les Espagnoles, ont droit à ce congé menstruel, pourquoi pas nous ?