L' ouvrier décapité
"Les entreprises du BTP cherchent des employés ,formés, qualifiés et motivés, qui
seront les bâtisseurs d'aujourd'hui et de demain, des têtes capables de repenser la
profession,de la base au sommet ,profession qui s'orientera vers un travail plus
écologique, moins coûteux, plus efficace ,mieux géré avec de nouveaux
matériaux ,fini de travailler comme par le passé !"
Où donc est la malhonnêteté intellectuelle ,dans ce qui précède ou dans ce qui
suit ?
"Les entreprises du BTP cherchent des" bras ", des" CNRO " comme certains
se plaisent à qualifier de façon méprisante les employés du BTP des corps sans
tête ? "
À force de mépris ,de mots qui conduisent à la négation ,de spoliation des
entreprises par des associations scélérates inutiles et coûteuses ,d'humiliations et
de signes discriminatoires arborés sur les casques de chantier ,quelle mère de
famille ambitionnera pour ses enfants de tels métiers ? Quel jeune voudra venir
grossir les rangs des professions du BTP ?
À la base, le recrutement par l'échec scolaire et l'immigration
économique ,la formation "parent pauvre de l'enseignement technique",aucune
espérance d'évolution et en fin de carrière ,cassé, brisé physiquement et
moralement ,pas d' espoir de transmettre un savoir si chèrement acquis ! Il faut dix
ans pour faire un bon ouvrier polyvalent !
Fini, Messieurs , les paysans creusois bâtisseurs ,les ouvriers à la tâche
dès 14 ans ,c'est l'école d'aujourd'hui qui pourvoit en jeunes bien moins aguerris
que leurs prédécesseurs. C'est déjà tout un pan qu'il faut repenser !
Ces métiers, si variés et intéressants ,si l'on exclut le mépris dans lequel ils sont
tenus par leurs pairs eux mêmes et qui offrent de nombreux
débouchés ,demandent endurance ,courage ,de bonnes connaissances
générales et techniques ,une solide et belle intelligence pragmatique,une force de
caractère, l'esprit d'équipe et c'est un apprentissage tout au long de sa
vie ,exigeant nécessairement plus que les "bras" .
Alors cessez Messieurs les apparatchiks du 33 Ave Kléber Paris XVIème et ceux
qui leur prêtent main forte ,de nous considérer comme des décérébrés, pour mieux
exploiter la profession de bas en haut !
Repensez vous vous mêmes,Messieurs , si vous n'êtes pas que de gros
derrières bien calés sur leurs sièges , tout le BTP en sera d'un seul coup" repensé"
et vous vouera une éternelle reconnaissance,sans pour autant continuer à vous
faire allégeance !
Henri Maillot citoyen Ouvrier du bâtiment et sa compagne