La SNCF est prise dans une spirale infernale. Les trains de banlieue lui échappent puisque les Régions sont maîtres d'oeuvre des TER. La SNCF n'est plus propriétaire de ses rails. Son service national des messageries le SERNAM a été filialisé, puis "géodisé". Le transport des marchandises par fer est à l'agonie, le fameux FRET SNCF après avoir lui même créé se concurrents routiers est parti en vrille. C'en est fait des gares de triages (il ne reste plus que trois grands triages en France contre 22, il y a 20 ans). Le TGV est en voie de filialisation. La Caisse de prévoyance des cheminots est devenue autonome. Le transfert aux industries privées de la maintenance des wagons s'accélère. Et, depuis la casse du régime spécial de retraite, le nombre de candidats à un emploi à la SNCF a été divisé par 10.
C'est le prélude à la destruction des chemins de fer nationaux. C'est la conséquence de la mise en oeuvre de la loi du 17 février 1997 élaborée par le ministre Bernard Pons ( sous Chirac-Juppé) qui a "réformé" la SNCF. Au nom de "la réforme de la réforme", le successeur de Pons, Claude Gayssot s'est refusé à abroger cette loi qui mettait la SNCF sur les rails de la privatisation et laissera derrière lui le souvenir d'un ministre acharné à défendre le lobby routier, organisant l'annualisation la plus débridée du temps de travail pour les chauffeurs salariés, se refusant à interdire la circulation, ô combien dangereuse, des poids lourds dans le tunnel du Mont-Blanc au nom de l'hypocrite notion de "complémentarité" entre transports ferroviaires et routiers qui avait été inventée 15 années auparavant par un autre ministre de transports encarté au PCF, CharlesFitterman.
Cette spirale, il est temps de la faire tourner dans l'autre sens en commençant par abroger RFF et restituer à la SNCF ses rails, redonner à la SNCF le monopole des transports ferroviaires sur l'ensemble du territoire et la maîtrise des trains régionaux et interrégionaux. En bref, donner à la SNCF sa stature de "service public au service du public", la libérer du joug d'une concurrence ausi artificielle que dévastatrice.
Abas la crise !