Dans le numéro de la Vie du Rail de cette semaine (15/04/09),deux anciens salariés de Veolia Cargo témoignent sur les risques que prend cet opérateur privé du « Fret ferroviaire » lorsqu’il met des trains en circulation. Ces risques, rappelons-le, se sont déjà matérialisés à Montauban, le 26 avril 2008, lorsqu’un train de cette société privée a mis 3 kilomètres 300 pour s’arrêter grâce au frein d’urgence. Ce train fou à été à deux doigts de percuter un TER ! Les organes de frein étaient défaillants au moment de ce grave incident. Et, pour cause : un ancien salarié de cette entreprise aux dents longues pointe « l’absence d’essais de frein au départ ou des essais mal exécutés ». Ces contrôles-clés n’étaient pas systématiques avant départ. « Ne pas procéder aux essais (de frein) ou les bâcler est extrêmement dangereux. Le conducteur n’a aucune assurance que le freinage du train est opérationnel. A la SNCF, les cheminots y sont très sensibilisés » prévient-il ». Et de préciser : « A Obernai, près de Strasbourg, il n’a pas été procédé aux essais plusieurs semaines durant l’été 2007. Les essais prennent une heure. Or, les agents ne disposaient que d’une vingtaine de minutes entre le moment où le train arrivait et le moment où il repartait. ». Revenant sur l’incident de Montauban, la Vie du Rail cite le rapport du Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre. Ce rapport fait froid dans le dos dans la seule mesure où il établit que le départ de ce train a été donné sans que cette vérification du freinage sur l’ensemble du train n’ait été effectuée.
Et ce n’est pas tout. Les deux anciens salariés de Veolia font état des excès de vitesse, des ordres de manœuvres par portables et non par radio sol-train. « les radios sol-train étaient quelques fois en panne, mais il était interdit de la signaler (…) sinon le train aurait été supprimé ». Et pour couronner le tout, ces témoignages soulignent le manque de formation des conducteurs. Voilà, en tous cas, qui augure mal de la « libéralisation » des trains de voyageurs que les pouvoirs publics veulent « ouvrir à la concurrence » dans le droit fil des directives de la dite –Union européenne… des capitalistes et des banquiers. Il n’est pas trop tard pour empêcher cette escale à la privatisation de la SNCF.