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Billet de blog 6 septembre 2013

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pensées et neurobiologie du cerveau (suite et fin 1ère partie)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On peut lire n'importe quelle aventure humaine, y compris la sienne, toutes les actions humaines n'auront donc que le seul et unique but : rassurer le nombril de chacun.

Pourtant, certaines personnes ne réagissent pas comme les autres, notamment dans les 8 % qui refusent d'infliger des électrochocs.

Mais qui sont ces gens, n'ont-ils pas de nombril ?

Ils sont comme tous les autres, ils ont un nombril et, comme tout animal humain, essayent de le préserver en bonne santé, y compris mentale.

Depuis que nous sommes nés, nous voyons le monde avec nos yeux, et d'une façon plus générale, nous ne pouvons appréhender notre environnement, donc ce qui entoure le « je », qu'à partir de nos propres sens et de notre cerveau.

Oui, nous sommes tous, sans aucune exception, egocentrés. Et c'est tant mieux car cela nous donne la responsabilité de nos actes.

Mais il existe des égocentrés intelligents et des égocentrés stupides.

Alors, tant qu'à faire, essayons d'éviter la stupidité.

La stupidité consiste à ne pas comprendre qu'une action A dans un contexte C aura un effet E, dans un premier temps, puis que cet effet E dans un contexte devenu C+E aura un effet E1, etc …

Howard Zinn, dans son livre « Histoire populaire des Etats Unis , de 1492 à nos jours » décrit l'histoire de son pays d'une façon bien différente de nos livres d'histoire officielle. Et si l'histoire ne sert à rien pour s'enrichir, elle est d'une importance capitale pour être moins naïf. Si nous devions reprendre tous les mensonges qui ont été proférés pour justifier des guerres, à commencer par les croisades, rarissimes seraient les guerres destinées vraiment à se défendre. Plus de mille ans de mensonges de la part des guerriers, et il existe encore des justificateurs de guerres.

Pauvre être humain, ta stupidité te perdra !

On fait la guerre quand l'ego n'arrive plus à dominer ses émotions d'avidité et de colère, de jalousie ou de malveillance. Un violeur a tout autant besoin de rassurer son nombril par l'intermédiaire de l'accusation de sa victime : elle m'a provoqué … qu'un guerrier a besoin de justifier son agression par les mêmes arguments. Soyons réalistes et observons les faits.

L'intelligent sait parfaitement que la guerre engendre la haine et la colère. Que cette guerre se cantonne à une personne ou plusieurs millions, une gifle d'agression ou une bombe n'ont jamais conduit à la paix, jamais et nulle part.

La réalité fondamentale de notre monde est que l'être humain est une bête émotionnelle d'une part, et qu'en plus, nous vivons dans une société où la concurrence, donc la guerre, est érigée en valeur fondamentale.

Il est normal que dans la Résistance les zélites en aient été presque absentes. Pourquoi résister alors qu'on se trouve aux bonnes places avec un cerveau reptilien satisfait ?

Est-ce qu'après un orgasme on se pose des questions ? Non, on reste béat de satisfaction, pour quelques secondes ou minutes. Et si on peut, on remet le couvert …

Qui est capable de remettre un bonheur immédiat à plus tard pour un plus grand bonheur futur ?

Celui qui sait vivre avec ses émotions sans pour autant leur laisser le commandement. Car il est impossible de les faire taire.

Si nous reprenons la métaphore de l'arbre avec les oiseaux, les neurotransmetteurs nous font coller des étiquettes de façon automatique sur tous les phénomènes que nous reconnaissons de mémoire. Pour les autres, notre cerveau se contente des similitudes comme le serpent avec le morceau de bois pour réagir. Ceci implique qu'une situation inconnue est inhibante. Qu'on le veuille ou non, notre cerveau nous enverra un signal spécifique devant l'inconnu. Nous sommes des animaux régis par les habitudes et les préjugés évoluant, ou pas pour beaucoup,  en fonction des expériences. Si un enfant prend l'habitude d'aller à l'aventure et qu'il est rassuré à chaque expérience désagréable, l'inconnu ne sera pas synonyme de danger. Devenu adulte, cette tendance neuropsychologique lui sera utile à l'adaptation aux situations nouvelles. Le contraire étant tout aussi vérifié.

Il y a des moments très stressants dans nos vies : un nouveau partenaire, un déménagement, un nouveau travail, un nouvel enfant …

Certains auront peur toute leur vie de la nouveauté, par habitude.

Peut-on se sortir de ce cercle frustrant ?

Bien sûr …

Mais je n'ai connu personne l'ayant fait de plein gré.

Nous avons construit notre choix d'oiseaux tout au long de notre vie en commençant très jeunes, dès les premières connexions neuronales dans le ventre maternel.

Nous les choisissons ?

Absolument !

Questions :

-parmi les centaines de millions d'évènements qui se sont produits depuis notre naissance pourquoi avons nous souvenir de tels et tels évènements et pas des autres ?

-parmi nos souvenirs d'enfance, certains sont complètement inventés et jamais vécus et d'autres transformés de façon méconnaissable par les autres témoins , nous sommes pourtant certains, croix de bois croix de fer, de les avoir vécus de telles façons. Pourquoi ?

Parce que les circuits neuronaux très utilisés ont tendance à se renforcer alors que les autres se cassent. Etre bilingue ou trilingue à cinq ans est possible, mais sans utilisation de ces langues, elles partent de la mémoire. Il en restera pourtant des traces, le réapprentissage s'avérant plus facile.

Si nous avons un cerveau donnant une réponse de peur à la nouveauté dès le plus jeune âge, cette tendance se renforcera si rien ne change, et nous emmagasinerons les souvenirs qui viendront « justifier » cette tendance. A l'âge adulte, ces justifications deviendront des explications que nous croirons rationnelles. Il n'en est rien, absolument rien. Elles ne sont qu'émotionnelles.

Si pendant la prime jeunesse vous vous êtes senti exclu parce que « d'origine étrangère », vous avez deux solutions qui s'offrent à vous : soit vous luttez contre l'exclusion, soit vous l'acceptez. Si vous luttez contre votre propre exclusion, il vous suffit de vous faire naturaliser, auquel cas vous n'êtes plus exclu puisque devenu français. C'est la solution des égocentrés stupides et impuissants de fraternité. L'égocentré stupide choisit la solution en fonction exclusive du confort immédiat de son nombril car il n'a pas conscience de faire partie de la grande famille des êtres vivants. Il ne sait pas qu'il respire les mêmes atomes d'oxygène que les diplodocus et que la matière de son corps provient de l'explosion des étoiles. S'il a réussi dans la vie, comme ministre ou chef de gare, il croit qu'il s'est fait tout seul, sans instituteurs à remercier, et que si lambda vide ses poubelles, ça n'est que normal.

Si vous choisissez de lutter contre l'exclusion de qui que ce soit, y compris ceux qui n'ont pas les mêmes avis que vous, c'est que vous êtes nettement moins stupides et que vous savez jouer aux échecs avec plusieurs coups d'avance, en tout cas au moins trois …

Socialiser un enfant n'est pas une mince affaire, socialiser un adulte est impossible.

Ce n'est qu'une fois bien intégrées la force et la puissance de nos influences biologiques qu'on peut commencer à parler d'un domaine encore bien plus inconnu car intangible : l'esprit humain.

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