*** Peu après, un certain jour, examinant sans grand intérêt ma feuille de service, je suis pris d'un doute: ça c'est curieux alors, non c'est trop gros, ce ne peut-être qu'une malheureuse coïncidence! Je me dis que, quand même, je vais y être un peu plus attentif. Bingo !!!
Chaque jour c'est pareil ! Quotidiennement une grosse surfacturation existe aux dépens de cette chère ville, un peu de notre poche à tous donc. Avec des magouilles du genre, pas étonnant que cette boîte remporte toujours les appels d'offre! Son actuel Pdg est conseiller municipal, mais ce n'est que coïncidence.
Faut pas aller voir le Maire avec ça. Va étouffer le truc. J'avise un conseiller municipal, connu pour avoir une grande langue. Yves, regarde, que penses-tu de ça? (je lui fais voir quelques feuilles de service que j'ai pris la précaution de photocopier) Nom de Dieu,!!! fait-il.
Il faudra peu de mois pour que mon patron se soit trouvé un meilleur emploi. Comme on le comprend, passer d'une entreprise d'environ 120 personnes à une de huit. On appelle cela "un parcours sans faute" ai-je entendu! Ha ha, mais l'avantage est qu'il n'a plus de syndicat dans les pattes, voilà!
Le Maire peut souffler, un vent mauvais ne l'a pas décoiffé. Chuuut...
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Toubib, flics...puis passage obligé par le bureau du nouveau dirlo.
Nous sommes un vendredi en fin d'après-midi. La procédure impose, dit-il, que je sois vu par un psychiatre. Plus personne, ce sera pour le lundi...je la vois la psy qui me donne 3 jours d'arrêt tout en estimant nécessaire une hospitalisation "dès qu'une place se libère" De retour au travail le jeudi. Appel de la psy le vendredi, je peux (ou je dois?) être hospitalisé dès le lundi suivant.
Savais pas que c'était en milieu psychiatrique...
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Au bout des quelques premiers jours, le Dr K...., la psy était venue, seule, me voir dans ma chambre.
Normalement elle ne vient qu'accompagnée d'une ou deux infirmières, mais là faut pas de témoins. Elle me dit "subir des pressions terribles pour déclarer que mon état ne découle en rien de l'agression. Pour vous cela ne changera rien" ajoute-t-elle.
Suis au lit, pas bien, complètement ramolli par les médocs. Je lui dis ne pas être en état de me défendre, qu'elle fasse ce qu'elle veut après tout.
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Juin. C'est l'été mais je m'en fous. Convocation chez le médecin-conseil de la Sécu. Me donne pas le choix. Vous avez assez travaillé, me dit-elle, vous recevrez une pension d'invalidité.
A 52 ans...Mais c'est pas ce que je voulais, moi!
Et voilà, on s'est débarrassé du syndicaliste qui dérangeait!
J'angoisse, ne n'ai aucune information quant au montant de cette pension, sera-t-il suffisant pour m'en sortir? Peut-être vais-je devoir vendre mon appartement, merde!
"Non mais allo quoi" j'ai pas la réponse!
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