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Billet de blog 22 septembre 2012

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OGM, les vrais enjeux

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au-delà du débat sur les risques des OGM, le véritable enjeu est constitué par les brevets sur le vivant.

Débat surréaliste ! L’immense majorité des européens ignore ce qu’est un OGM et les vrais enjeux et les vrais risques sont ignorés.  De quoi parle-t-on ?

La transgénèse est le fait d'introduire un ou plusieurs gènes dans un organisme vivant. Ce transgène pourra être exprimé dans l'organisme transformé. Stratégie servant initialement aux chercheurs pour étudier la fonction des gènes, cette approche est également utilisée par les industries pharmaceutique et agro-alimentaire. Elle est entre autres la nouvelle stratégie d’obtention de variétés végétales ou animales résistantes au stress biotique (parasites, insectes) ou abiotique (sécheresse, faible luminosité). Ces nouvelles variétés sont généralement regroupées sous le terme d'organismes génétiquement modifiés (OGM) - Source Wikipédia

Il n’y a pas un OGM, mais des dizaines. Une expérimentation, qu’elle soit médiocre ou excellente, s’intéresse à un OGM, par exemple un maïs devenu résistant au glyphosate (le paysan utilise alors le Roundup -désherbant total- pour désherber son maïs sans détruire la culture). Un autre gène est en général introduit pour rendre le maïs résistant à certains insectes. La culture du maïs dispose de plusieurs types d’OGM possibles et de toutes sortes de combinaisons de ces gènes. Même chose pour le soja et le coton. Malgré les blocages en Europe, à l’échelon de la planète, ces 3 cultures sont à plus de 50% génétiquement modifiées. Des plants de pommes de terre OGM sont même désormais disponibles (pour augmenter le rendement en amidon, ce qui intéresse les industriels).

Pour les surfaces cultivées en OGM, derrière les USA, on trouve l’Argentine, le Brésil, l’Inde, le Canada, la Chine… Loin derrière, en Europe, l’Espagne, le Portugal et la Pologne.

L’intérêt technique n’est pas démontré (pas de gain de rendement par rapport aux protections classiques), l’innocuité pas toujours garantie (ça dépend de quel OGM on parle), mais certaines multinationales ont fait le pari de leur forte rentabilité (Monsanto, Dow, Syngenta pour l’agriculture) et d’autre essaient de combler leur retard (Bayer, Basf…). L’inde et la Chine ne sont pas en reste (programme de recherche chinois sur le riz BT par exemple).

Mais le plus important est à venir. Des milliards sont investis pour le séquençage du génome. Déjà des centaines de virus et de bactéries ont été décodés, des dizaines de plantes (riz, maïs, tomate, blé, vigne, pomme de terre…), des vertébrés (certains poissons),  des mammifères…

Des entreprises détiennent déjà de nombreux brevets sur des séquences de gènes, des micro-organismes ou des OGM. L'invention biotechnologique protégée par un brevet tombe dans le domaine public au bout d'une période de vingt ans comme toute invention brevetée.

Bien au-delà du débat passionnel mais stérile qui anime l’Europe aujourd’hui, les brevets sur le vivant constituent un levier stratégique : où sera le pouvoir dans les prochaines décennies ? Peut-on breveter le vivant, de quel droit ? C’est sur cet enjeu majeur qu’il faut se mobiliser aujourd’hui en Europe. Il n’est pas trop tard, les règles s’écrivent maintenant.

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