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Billet de blog 22 octobre 2012

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La bande à Léon qui nous fait la leçon

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Léon Trotski, on t’a reconnu !

Après un billet d’humeur sur le PS, un autre sur JLM et le droit de vote des étrangers, en voici un sur les trotskystes qui nous accompagnent partout. Le tour des écolos viendra. Quand on aime bien, on châtie bien. Pas de jaloux !

Plus de 70 ans après sa mort, Trotski est omniprésent en France. Ce petit billet n’a pas la prétention d’explorer le monde trotskiste (bien trop hermétique vu de l’extérieur), ni d’en faire une analyse historique (un boulot de titan). 

 Juste quelques souvenirs et quelques clins d’œil pour démystifier la bête.

  • 1974 Alain Krivine, leader du Front communiste révolutionnaire (ancêtre de la LCR), candidat  aux présidentielles, dénonce les nouvelles poêles à revêtement Téflon (cancérigènes !) pour démontrer les méthodes capitalistes. Succès garanti, mais son score est très faible, bien loin derrière l’autre trotskiste, Arlette (déjà !).
  • 1972-1973, les distributions de tracts aux restos U. Je suis approché par les camarades pour participer à leur service d’ordre et aux opérations « coup de poing » contre les distributions de tracts d’Ordre Nouveau. Je décline,  mon truc, c’était Gandhi et la non-violence.
  • 1973, les manifestations étudiantes à Nancy. Drapeaux rouges et drapeaux noirs. Anars, maoïste, trotskistes, et moi, et moi… A la fin des manifs, déploiement d’une forêt de drapeaux israéliens et groupe qui scande « Israël, Israël ». A l’époque la Choa s’inscrivait dans les consciences, on parlait peu des palestiniens, les massacres de Sabra et de Chatila n’arriveraient que bien plus tard (en 1982). Récemment, Olivier Besancenot faisait partie d’un équipage venu soutenir les camps palestiniens. Son bateau a été arraisonné par l’armée israélienne, les temps on changé.
  • L'entrisme, l’arme absolue. Les maoïstes ont rapidement disparu du paysage. Certains sont devenus écrivains, bourgeois, philosophes, sarkosistes, parfois tout ça à la fois… Les trotskistes ont pratiqué l’entrisme. L’idée avait été émise par Léon Trotski lui-même dans les années 30, et le terme entrisme a été utilisé pour définir le noyautage utilisé par les lambertistes (OCI des années 1970-1980) : les entristes les plus célèbres sont Jospin et Mélenchon. Etudiant, le côté missionnaire de la démarche me faisait sourire, mais l’efficacité de l’entrisme va bien au-delà de ce que j’imaginais à l’époque. La LCR a également eu recours à l’entrisme vis-à-vis du PS, de la CFDT, du PCF et de la CGT. LO a privilégié (avec succès) FO.  Les médias ont également été largement « pénétrés » (Ah bon ? A qui tu penses ? A personne, je dis ça  en général. Ça passe pour une fois !).

L'efficacité de l’entrisme n’est pas toujours garantie, les missionnaires se convertissent parfois !

L’extrême droite a pratiqué avec succès l’entrisme à l’UDF, au RPR, à l’UMP. Aujourd’hui, le FN pratique l’entrisme à outrance, en particulier au niveau syndical (FO, cible privilégiée).

Aujourd’hui, les trotskistes nous font encore la leçon, mais ils ne font plus peur. Il y en a même des sympathiques, des tolérants, des critiques, avec le sens de l’humour et de la dérision. Il y a autant de nuances entre eux qu’entre les abonnés à Médiapart, c’est dire : cf. les positions diverses par rapport aux élections : pas de candidat pour certains, pas de candidat(e) commun(e) pour les autres, des divergences à la LCR avant même qu’elle ne devienne NPA (critiques internes publiques contre Besancenot il y a quelques années).

 Mais comme depuis 50 ans leurs analyses ont pénétré les nôtres, notre esprit critique s’est émoussé !

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