L'ultralibéralisme et la technocratie qui lui est consanguine ne s'embarrassent pas de sentiments, leur but ultime étant la maximisation des profits des entreprises et pas du tout le bonheur de l'ensemble des citoyens. Le Président Macron, son gouvernement et son mouvement viennent d'en faire la plus stupéfiante des démonstrations.
Jeudi 30 janvier 2020, 40 députés LREM contre 38 de diverses tendances ont rejeté une proposition du rapporteur Guy Bricout (UDI-Agir) visant à faire passer le congé parental en cas de décès d'un enfant de 5 à 12 jours, comme c'est le cas en Angleterre ou en Suède. La ministre du Travail Muriel Pénicaud a affirmé que le texte ne reposait pas sur la solidarité nationale, mais sur un congé « payé 100% par l'entreprise », horreur des horreurs : il n'était donc pas question pour elle qu'il soit adopté. La députée Sereine Mauborgne (LREM) a alors prôné la « possibilité pour l'employeur de créer un compte de don », Muriel Pénicaud avançant un « élan de solidarité » avec le don de RTT par des collègues bénévoles. « Honte sur eux », a lancé François Ruffin à la tribune. C'est cette mesure qui a été retenue à la place de la prolongation du congé.
Le comble est que le lendemain, le président du MEDEF lui-même, Geoffroy Roux de Bézieux, a demandé un nouveau vote en faveur des douze jours. « C'est une évidence et c'est lancé », a-t-il tweeté.
En face d'une telle tragédie, sans doute la plus abominable qui puisse arriver à un être humain, la position de la Macronie est donc d'autoriser, dans un grand élan de générosité, des dons de RTT par des collègues compatissants mais surtout pas de mettre à contribution ses chères entreprises. La solidarité des gueux oui, faire payer les patrons non. Oui au profit, non à l'humain.
Cette anecdote pourrait être anodine, mais elle est révélatrice : la Macronie a montré là son véritable visage, celui de l'inhumanité, d'une machine à broyer la grande majorité des êtres humains au profit de quelques-uns.
Sources : Le Progrès, le Dauphiné, Telerama.fr, divers sites internet.