Dimanche, lors d'une conférence de presse, Mario Monti, l'actuel président du Conseil italien, a présenté son plan de sauvetage de l'économie italienne. Tout un train de mesures qui visent, entre autres, la fraude fiscale et le blocage, jusqu'en 2013, des retraites, une mesure qui a tiré des larmes d'émotion à E. Fornero, la ministre des affaires sociales, qui n'arrivait pas à articuler le mot "sacrifice". Monti a dû prendre la relève. Quelques instants plus tard, flegmatique, il l'appelle à la rescousse : "Emeus-toi si tu veux, mais corrige-moi.", suscitant le rire -bienveillant- de la salle.
Autres mesures phare : l'âge de la retraite - 62 ans pour les femmes, 66 pour les hommes, avec flexibilité possible dans le privé (63 à 70 ans). Mais, dans un souci d'exemplarité, le membres du gouvernement devront publier l'intégralité de leur patrimoine, y compris les fonds d'investissement, les actions et les obligations.
Mario Monti n'est pas en reste : il renonce à sa rémunération, à la fois de Président du Conseil et de ministre de l'économie. Le tout sur un ton tranquille, sans effets de manche. Il invite les Italiens à retrouver "leur fierté", après avoir été tellement raillés ces dernières années. "Ensemble, nous y arriverons, dit-il. J'ai voulu exprimer mon inquiétude, mais aussi mon espoir."
Quant à se présenter aux prochaines élections, il n'y pense pas, affirme-t-il : ce qu'il a à faire, pour l'instant, est déjà bien assez ardu.