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Billet de blog 11 juin 2011

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Référendums en Italie : objectif quorum

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Obtenir le quorum - c'est-à-dire 50% de oui aux référendums en vue, plus une voix - c'est l'objectif de ceux qui, depuis plusieurs jours, se mobilisent en Italie pour battre le fer pendant qu'il est chaud, après les défaites de Berlusconi aux municipales.

Quatre bulletins à mettre dans les urnes, demain et après-demain : deux référendums sur l'eau et son éventuelle privatisation, un concernant l'arrêt du nucléaire, et un autre sur le "leggittimo impedimento" (empêchement légitime) invoqué par le chef du gouvernement pour éviter de comparaître devant ses juges. La mobilisation a été grande, avec des actions spectaculaires : d'immenses banderoles pour dire oui au refus du nuclaire, déployées sur la Tour de Pise, le Colisée de Rome et le campanile de la place Saint Marc, à Venise. Il faut dire que plusieurs arguments plaident pour le refus du nucléaire en Italie : outre les accidents de Three Miles Island, de Tchernobyl et de Fukushima, la situation sismique de l'Italie, la mauvaise qualité des matériaux utilisés dans le bâtiment, qui a entraîné, lors du séisme de L'Aquila, l'effondrement de la Maison de l'Etudiant, le poids de la mafia dans tous les grands projets, ajoutés à la méfiance à l'égard d' une technologie difficile à maîtriser, tout cela fait que les Italiens ne sont pas du tout portés vers le nucléaire, et comptent bien le faire savoir.

Problèmes : le centre droit n'ira pas voter, un ministre du gouvernement a affirmé qu'il ne se déplaçait jamais pour les référendums, et Berlusconi ira se reposer à Portofino. Il a d'ailleurs invité les électeurs à profiter du soleil. S'il y a victoire, ce sera sur le fil : atteindre les 50% des inscrits est ardu, compte tenu des abstentionnistes "réguliers" (environ 20%) et les vote des Italiens résidant à l'étranger (trois millions).

Mais la mobilisation est forte, les réseaux sociaux très impliqués, et plusieurs intellectuels, comme Erri De Luca, Andrea Camilleri et Antonio Tabucchi sont montés au créneau. C'était d'ailleurs ce dernier qui a été le plus virulent, dans un message audio largement diffusé. Il se réjouit du récent sursaut de l'Italie, en dépit de l'énorme pouvoir médiatique du "Cavaliere", qui peut limoger les présentateurs télé qui lui déplaisent. Lui et ses amis, que Tabucchi appelle ses "serviteurs", sont vieux, corrompus et lui rappellent les fantômes lugubres du passé. Berlusconi s'est plaint d'avoir été diabolisé, dit-il. Mais qu'a-t-il fait lui-même, sinon traiter les juges de "brigatistes rouges", de "communistes", cogner sur les jeunes, les ouvriers, les intellectuels ? "Il a voulu subvertir l'Etat", martèle-t-il, rappelant, au passage, le passé du président du Conseil, et ses liens avec la Loge P2. "La République italienne", conclut-il, est issue du référendum. Ne pas voter, et inciter les gens à ne pas le faire, est donc, pour lui, un acte qui contredit les principes républicains fondamentaux.

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