C'est pendant que se déroulaient les Assises de la Traduction, à Arles, que j'ai appris la mort d'Hubert Nyssen, le fondateur des éditions Actes Sud. Etrange coïncidence : c'était quelques heures avant que ne commence la table ronde consacrée à "La Disparition" de Georges Perec.
Je me souviendrai de sa générosité, de son ouverture d'esprit, de son immense curiosité.
Mais surtout, en tant que traductrice, devenue lectrice, puis traductrice d'italien grâce à sa confiance, je voudrais rappeler ceci : qu'il avait la capacité de faire confiance aux traducteurs qu'il sentait passionnés par un livre, par un auteur. Qu'il les écoutait, les encourageait. Leur ouvrait des portes (la sienne était toujours ouverte). Qu'il savait déléguer son pouvoir.
Et qu'il est beau, quand on "disparaît", de laisser derrière soi tant de traces, d'avoir reconnu et encouragé les vocations, d'avoir su prendre des risques au nom d'une idée, très haute et très noble, de la littérature et de l'amour de la vie, qui pour lui, ne faisaient d'un.
Marguerite Pozzoli