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Billet de blog 18 décembre 2010

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Italie : la dignité de Napolitano

Ces jours derniers, les échos qui nous viennent d'Italie, depuis la "victoire" de Berlusconi, sont plutôt affligeants. Il suffit de voir, dans une émission de télévision, le ministre Antonio La Russa injurier un étudiant, puis traiter Antonio Di Pietro d'"anaphabète"

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Ces jours derniers, les échos qui nous viennent d'Italie, depuis la "victoire" de Berlusconi, sont plutôt affligeants. Il suffit de voir, dans une émission de télévision, le ministre Antonio La Russa injurier un étudiant, puis traiter Antonio Di Pietro d'"anaphabète" quand celui-ci vient de le traiter de "fasciste"... L'invective et la violence, y compris physiques, sont devenues banales, dans un pays où l'exaspération et les batailles de chiffonniers est une composante quotidienne de la vie politique.

Tout ce tintamarre ferait presque oublier les propos que Giorgio Napolitano, président de la République, a envoyés à l'occasion de la "Journée du migrant". Il y rappelle le rôle essentiel joué par les immigrés en Italie, et invite à fuir les généralisations et à "faciliter l'intégration". Il déplore aussi la "fuite des cerveaux" d'Italie, due, selon lui, à la "faiblesse du système scientifique et productif italien", et qui entraîne une nouvelle forme d'émigration. Enfin, revenant sur la place des immigrés dans la société italienne, il souligne qu'elle pallie aux carences de la main-d'oeuvre, surtout dans certains types de travaux. "Seule la présence des immigrés permet aux entreprises de produire et aux familles d'être aidées dans les soins apportés aux êtres chers." (Il fait allusion aux nombreuses "badanti" étrangères qui s'occupent des personnes âgées). "En outre, les immigrés représentent aujourd'hui un pourcentage significatif non seulement de nouveaux travailleurs, mais aussi de nouveaux entrepreneurs. "

Après les manifestations souvent pacifiques d'étudiants dans de nombreuses villes, parfois armés de boucliers en carton sur lesquels étaient écrits des titres de grandes oeuvres littéraires, afin de rappeler que l'enseignement ne doit pas être tiré vers le bas (certains sont même montés, récemment, sur des toits pour "donner de la hauteur à l'enseignement", les propos du Président de la République sonnent comme une double mise en garde: contre la baisse du niveau de qualité de l'enseignement supérieur, et contre les tentations de la xénophobie.

Il nous plaît de rappeler que Giorgio Napolitano incarne aussi ce visage-là de l'Italie, celui de la dignité, de l'équilibre... et de l'intelligence.

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