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Billet de blog 8 mars 2023

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Insécurité et répression : le "problème" des banlieues

La République ne traite pas également tous ses enfants. La banlieue en est un exemple frappant.

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« J’te fais part de l’état d’esprit,

des quartiers que l’Etat méprise »

                    - Jazzy Bazz, Josman

           La République ne traite pas également tous ses enfants. Si les inégalités socio-économiques en témoignent pleinement, il faut également s’attarder sur la perception différenciée des espaces géographiques par « l’opinion publique », intimement liés au premier phénomène. La notion de République, ou plus précisément de valeurs républicaines, s’est répandue comme une trainée de poudres dans les médias depuis plusieurs années, tout comme les notions d’insécurité, d’identité ou bien même, plus récemment, « d’ensauvagement » (G. Darmanin, Ministre de l’Intérieur, 2018). Ce « mot-diagnostic », censé illustrer la violence urbaine de manière général – à l’occasion d’une agression de policiers – colle au discours identitaire et sécuritaire véhiculé par les médias, et plus largement les politiques. C’est à travers le prisme des quartiers populaires, ou plutôt de la banlieue, que l’on peut appréhender les idéologies qui sous-tendent ces discours médiatiques et politiques.


L’insécurité et l’ensauvagement des banlieues: le champ lexical des médias.

        Si l’insécurité, « notion insaisissable, mélange de réalités et d’imaginaires » (Robert, 2002), est une notion politisée depuis bien longtemps, la dimension nouvelle qu’elle acquiert depuis les années 1980 et 1990 se focalise principalement sur les banlieues[1]. Il est difficile de remonter le fil des évènements afin de retrouver l’élément catalyseur, rarement monocausal, qui a élevé ces quartiers paupérisés et fortement racialisés au rang de cible de premier choix pour les discours sécuritaires. Quand bien même, si les banlieues étaient auparavant définies à travers l’urbanisation accélérée qu’a connu la France d’après-guerre et du phénomène de construction massive des cités, il semble que les émeutes lyonnaises de l’été 1981 ait changé la donne. Le « problème social » des banlieues était alors posé.

         Plusieurs évènements ont depuis amené la scène politico-médiatique à redéfinir les banlieues en tant que problème sociologique et non comme sujet purement urbain, en alimentant la machine des amalgames, des associations et des « révélateurs » (terme réutilisé à souhait). On pourrait citer l’affaire du foulard islamique en 1989, le surgissement d’Al-Qaida et autres organisations terroristes sur la scène internationale, ainsi que les attentats de Charli Hebdo et du Bataclan, sans oublier les émeutes de 2005. Ces évènements ont quasiment tous pour point de jonction l’Islam. La figure du danger, « anti-républicaine», est désormais celle du jeune de cité arabo-musulman. Cette figure intégrante des « banlieues ou se fomentent de nouveaux attentats » ou celle des quartiers toujours plus « inaccessible aux policiers », selon les mots de F. Fillon. Se construit alors la figure des jeunes chômeurs acteurs du trafic de drogue, « économie souterraine » qui serpente la grande couronne. Or, « tous les jeunes en voie de marginalisation ne traine pas dehors, et tous les jeunes qui trainent dehors ne sont pas en voie de marginalisation»[2].

Cette figure, point Godwin des débats en la matière, n’a cessé d’être rabâchée aux lecteurs et auditeurs, (inépuisable). La tendance veut que ces discours viennent particulièrement de la droite, voir même de l’extrême droite, qui n’a cessé d’avancer le problème de l’insécurité en le centrant tout particulièrement sur le problème de l’immigration « massive », qu’elle situe géographiquement aux frontières de la grande ville ; en banlieue.

            Comment se forme la perception, ces images que l’on véhicule, qui se cristallisent ensuite en discours et en actes politiques ? Quelle est sa fonction ?

            Le langage est l’outil qui exprime et façonne les perceptions. « On n’écrit pas impunément. »[3] Nul journaliste n’ignore que les mots ont un pouvoir de cadrage particulièrement puissant. Ils façonnent l’opinion publique et l’empathie que l’on porte aux faits d’actualités, tout comme ils façonnent les sensibilités différenciées que l’on porte aux violences, aux malheurs des autres. La pitié, la peine, la haine ou le dédain sont tous des sentiments formé par et à travers les cadrages que les médias posent et imposent. Le choix des mots est alors essentiel, et n’est jamais innocent.

            C’est d’ailleurs ce que Mathieu Rigouste démontre dans son article « Le langage des médias sur les cités : représenter l’espace, légitimer le contrôle ». Le sociologue y identifie quatre champs lexicaux récurrents dans les médias, identifiant du même coup « les constantes dans la forme et dans le fond ».  Si les champs sémantique de la maladie et de l’invasion progressive reviennent souvent, c’est surtout ceux de la guerre et d’un « espace sauvage à civiliser » qui nous intéressent. La banlieue ou les cités sont tout d’abord représentés comme « un espace en guerre qu’il faut pacifier ». Dès lors qu’un média aborde le sujet, il s’agit alors d’évoquer les thèmes des « violences urbaines », de l’islamisme « endémique » ou du terrorisme. La thématique de la chaleur et du feu, la photo de la voiture qui brule… L’imaginaire de la « guerre civile » ou ces « zones de non-droit » où la police n’oserait plus s’aventurer suppute un désordre général « comme constitutif de l’espace » urbain. La banlieue est indistinctement représenté comme un « espace sauvage qu’il faut civiliser ». Selon Rigouste, « en insistant sur le non-droit que constitueraient ces espaces, et sur la menace qui en découle, la presse incite à y « installer » le droit et la loi républicaine ». Portée par l’idéologie colonialiste et civilisatrice, il s’agirait alors de rappeler ces comportements « primitifs » à l’ordre, notamment par le déploiement et l’accroissement des dispositifs de police. S’ils contribuent à la stigmatisation des banlieues, ces adjectifs et ce vocabulaire participent dans un même temps à la représentation de l’immigration maghrébine, corrélative de l’ethnicisation des quartiers populaires.

            Dès lors, le pouvoir des mots façonne l’affect publique, tout comme le pouvoir des images et leurs régulations, comme le soutient Susan Sontag dans son essai Ce qui fait une vie, suscite une opposition politique. La culture médiatique a un rôle critique a remplir. On ne peut ignorer que le langage est une arme, dont les munitions viennent se loger directement au cœur de l’opinion publique. Comment alors ignorer que ces choix lexicaux, ces choix de représentations des banlieues, ne remplissent pas une fonction politique, stratégique, vouée à mettre en avant une idéologie particulière ? Car ils le sont dès le départ. Des « voyous de banlieues » de Marine Le Pen jusqu’au « quartiers en crise » d’Emmanuel Macron, en passant par l’incontournable « ensauvagement » de Darmanin ou bien même les représentations faites des banlieues parisiennes dans Enquêtes d’actions, le tri lexical qui s’opère n’est pas insignifiant. La qualification qui est faite des banlieues et du danger qu’elles représentent, si elle oscille entre fantasme et réalité, est intrinsèquement idéologique dès lors qu’on commence à observer un décalage manifeste entre la vision produite par les médias et la réalité des personnes concernés : les banlieusards.


« La langage est une arme » 

              La définition de banlieue donné par Laurent Muchielli, chercheur au CNRS, est la suivante : « L’expression sert à designer les quartiers populaires habités par les milieux sociaux les plus précaires car les plus durement frappés par la crise industrielle ». Curieusement, les victimes de cette violence économique se voit édifiés au rang de bourreau. En effet, le discours politico-médiatique envisage largement ces quartiers populaires sous l’angle du problème identitaire et sécuritaire, amenant ensuite comme solution (qui s’impose d’elle-même) une politique sécuritaire répressive comme modalité dominante. Quant est-il alors des premiers concernés ? Ceux à qui la parole est rarement, voir jamais, laissée au sein de ces débats incessants, toujours objets mais rarement sujets ?

              Si la première réponse donné par Matis, 18 ans, scolarisé à la fac de Bobigny (93), est celle d’une « zone urbaine », « ce qu’il y a autour de Paris » parait purement géographique, celle donné après un certain temps de pause fait apparaitre une autre façade. Être en banlieue, c’est aussi observer ces quartiers « délaissés ». « Plus tu avances et tu sors de Paris, plus tu vois la pauvreté. On le voit. La dégradation, les routes défoncées. Souvent, c’est moche. ». Outre l’aspect visuel, je lui demande ensuite de me donner sa vision des banlieues non pas selon lui, mais selon ce qu’il entend dans les médias. Il me cite immédiatement les paroles du rappeur Ziak ; «  Les gens d’chez nous, c’est les vrais gens bien. C’est pas les vrais gens d’chez nous dans leurs émissions ».

              Selon Rodrigue, 19 ans, qui a grandi toute sa vie dans une des cités de Romainville, les médias considèrent la banlieue « comme des personnes sauvages, des personnes à jeter. ». « Pour eux, on est des spécimens, une race, une communauté de sauvage ». Le terme « sauvage » revient alors ici, seulement de l’angle opposé ; du réceptacle. Je lui demande alors son sentiment par rapport à ce discours. « Je me sens insulté ». Pause, rire nerveux. « Donc ma mère c’est une sauvage ? Alors que non on est des humains comme vous, des humains qui ont une vie. » Les mots manquent. « Peut-être qu’on gagne moins d’argent c’est vrai. ». Encore une fois, le problème des inégalités sociale revient, la banlieue comme incarnation spatiale. « Pour eux, on est des aliens on dirait. On devrait pas exister. Alors que non. On paye des impôts comme vous, l’Etat il nous baise comme vous. ». Aliéné, terminologie révélatrice.

           Si pour eux, la « vraie » banlieue est celle du multiculturalisme, de l’entraide, du rap, de la fraternité, du « collectif », celle des médias est plutôt celle de l’insécurité et de la violence, de la paupérisation malsaine ou des conséquences nocives de l’immigration. Pour Rodrigue, bien plus succinct que n’importe quel sociologue ; « En vrai t’as vu la banlieue c’est même pas un mot. C’est tout. ».

                « Montrer la vie quotidienne d’une banlieue en regardant par la lucarne de son commissariat, c’est fabriquer un monde en guerre » -     Mathieu Rigouste

        Si les conséquences premières sont celles de la stigmatisation des populations banlieusardes, et particulièrement des populations africaines et maghrébines, les conséquences sur le plan sécuritaire et législatif sont non négligeables, et potentiellement intrinsèques aux discours idéologique menés. La « lutte contre l’insécurité » serait-elle la cristallisation d’une idéologie prédéterminée ?


Répression sécuritaire et inflation pénale 

      Les terminologie utilisées contribuent toutes à imposer l’insécurité en banlieue[s] comme la norme, et rejette les causes de la violence, devenue quasiment innée et non acquise, sur des sujets et des figures prédéterminés (à voir les études sur le contrôle au faciès[4]). La paupérisation, les inégalités qui sont pourtant les maux caractéristiques de la société et du réceptacle qu’incarne la banlieue, sont désormais laissés de côté. La répression est préférée à la prévention. Les programmes sociaux laissent place à des mesures sécuritaires, seul « remède » envisageable face à l’image de l’ampleur des violences dans les quartiers.

La répression s’impose donc d’elle-même, et prend plusieurs formes. Elle passe par une inflation pénale et carcérale sur les populations d’une part, et par un accroissement des pouvoirs de police et un relâchement au niveau de l’encadrement des méthodes de répression d’autre part.

      D’abord, l’inflation législative des lois pénales. Comment réprimer ? Incriminer, toujours plus. La multiplication des textes de lois qui durcissent les peines, accroissent les incriminations et renforcent les pouvoirs de police, est frappante. Depuis les années 1990, la loi pénale est réformée tous les six mois en moyenne, au risque de fragiliser certains acquis fondamentaux comme les droits de la défense ou la présomption d’innocence (Delmas-Marty, 2010). Les politiques, forts des discours médiatiques et de la légitimité qu’ils leur fournissent, font de la loi un véritable outil de communication (E. Dreyer). En témoignent les programmes présidentielles comme régionaux qui promettent toujours plus de mesures sécuritaires, policière et judiciaire ; l’augmentation des effectifs de gendarmerie et de police comme mesure phare (voir le programme de Valérie Pécresse). Le droit pénal devient un véritable outil politique.

    D’autre part, l’inflation pénale se traduit ipso facto par une inflation carcérale. La population sous-main de justice n’a cessé d’augmenter, les peines se font plus dures et plus longues[5]. La population qui en souffre le plus se trouve justement en banlieue, qui plus est dans ses groupes racialisés (« La Couleur du Jugement », Jobard et Névanen)[6]. Si l’encadrement juridique et répressif du côté des populations avance, il en va de même en ce qui concerne les mesures déployées par la police administrative et les forces de l’ordre, qu’elle soient quantitatives ou qualitatives. 

         Il est impossible de dresser une liste exhaustive des mesures sécuritaires élaborées par l’Etat et ses politiques, notamment depuis les attentats de 2015 et le déploiement de l’état d’urgence. Cependant, s’il est inutile de rappeler l’accroissement des effectifs de police municipale, il est intéressant de s’attarder un instant sur l’impact discriminatoire des mesures déployées par la police administrative à l’occasion de l’état d’urgence, puisque ses cibles se rattachent précisément au sujet. Une étude du contentieux administratif de l’état d’urgence de 2015 à 2017 démontre l’impact « largement discriminatoire de l’Etat d’urgence, en ce qu’il a ciblé (…) des groupes spécifiques de population identifies à partir de caractéristiques généralement considérées comme constitutives de discriminations »[7]. Les caractéristiques en question ? La religion islamique des intéressés, surtout, ou bien encore les fréquentations de la banlieue parisienne[8].

           D’autre part, malgré le récent rappel à l’ordre de la France par la Cour Européenne des droits de l’homme en 2019, les dérapages policiers se font, si ce n’est plus fréquents, plus visibles avec l’arrivée des réseaux sociaux. En témoigne la forte mobilisation lors des manifestations de Juin 2020, a l’occasion du mouvement Black Lives Matter ou bien de la dégradation des relations des habitants de banlieues avec la police[9]. Déjà, à cette occasion, de nombreuses voix de banlieues avait alors dit que cette répression violente et démesurée était déjà instaurée depuis de nombreuses années dans les cités, mais invisibilisées. Le phénomène de violences policières est exacerbé au niveau local ; en banlieue. En effet, « d’après plusieurs travaux, les membres des minorités en banlieue dénoncent un racisme policier. En particulier, les « contrôles au faciès » nourriraient le ressentiment des membres des minorité ethniques qui y sont particulièrement exposés. »[10]. De Malik Oussekine en 1986 à Zyed et Bouna en 2005, les violences policières teintées de préjugés perdurent. Et pourtant, l’usage du mot « policier bashing » a tout de même réussi à s’imposer au sein des débats sur les banlieues. La victime change de camp. Pourtant, en 2017, selon les données de l’IGPN (à la fois juge et parti) sur 4800 manquements signalés, seulement 8% ont fait l’objet d’investigations et 58 policiers seulement ont soit été sanctionné, soit fait l’objet d’un rappel à la règle. Se pourrait-il que le contrôle juridique effectué sur les forces de l’ordre soit inversement proportionnel au « contrôle » effectué par les forces de l’ordre sur la population ?


        Ces discours d’insécurité, d’ensauvagement, cette stigmatisation permanente, qui passent par le cadrage lexical et visuel mis en place par les médias, ont donc des conséquences bien concrètes sur la population. La banlieue en particulier est le réceptacle premier des conséquences physique de ces discours théoriques. Ces lieus de stigmates et de ségrégation spatiale se replient alors sur eux-mêmes[11], non pas seulement parce qu’ils y sont forcés, mais également pour pallier à cet mise à l’écart par un attachement très vif et une sociabilité dense. « La banlieue c’est tout ».  C’est également un moyen de se redéfinir, de se réapproprier l’espace que les médias leur ont arraché, l’espace frappé par le glaive des mots qui la condamne d’avance.

« Parce qu’à ce jour y a deux France, qui peut le nier ?

Et moi je serai de la deuxième France, celle de l’insécurité

Des terroristes potentiels, des assistés

C’est ce qu’il attendent de nous, mais j’ai d’autres projets »

  • Kery James, « Banlieusards »

Fanny Eidel Biju-duval 


[1] Laurent Mucchielli, « Le développement de l’idéologie sécuritaire et ses conséquences en France des années 1970 à nos jours », Regards croisés sur l'économie 2017/1 (n° 20), p. 111- 121. DOI 10.3917/rce.020.0111

[2] Erambert, Lakhechene, Philibert, Ponthus, Nous… La cité, Ben Bella, ed. Zones

[3] Ibid.

[4] Fabien Jobard, René Lévy. Les contrôles d’identité à Paris. Questions pénales, CESDIP, 2010, 23 (1), pp.1-4. halshs-00550222

[5] Laurent Muchielli, voir n 1

[6]Fabien Jobard, Sophie Névanen. La couleur du jugement : Discriminations dans les décisions judiciaires en matière d’infractions à agents de la force publique (1965-2005). Revue française de sociologie, 2007, 48 (2).

[7] Stéphanie Hennette Vauchez, Maria Kalogirou, Nicolas Klausser, Cédric Roulhac, Serge Slama et Vincent Souty, « Ce que le contentieux administratif révèle de l’état d’urgence », Cultures & Conflits [En ligne], 112

[8] Gouëset C., « Quand état d’urgence rime avec dérapages et descentes opportunistes », L’Express, 27 novembre 2015, consulté le 1er avril 2019 (en ligne : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/quand-etat-d-urgence-rime-avec-derapages-et- descentes-opportunistes_1740255.html) ; Borredon L., « État d’urgence : perquisitions et assignations dans les milieux zadistes et alternatifs », Le Monde Blogs, 20 novembre 2016, consulté le 1er avril 2019 (http://delinquance.blog.lemonde.fr).

[9] DELPEUCH Thierry, ROSS Jacqueline E, BONNET François, « Les analyses sociologiques des relations police-population : vers une reconnaissance de la variété des pratiques policières. Présentation du dossier », Droit et société, 2017/3 (N° 97), p. 457-468.

[10] Roux, Guillaume, et Sébastian Roché. « Police et phénomènes identitaires dans les banlieues : entre ethnicité et territoire. Une étude par focus groups », Revue française de science politique, vol. 66, no. 5, 2016, pp. 729-750.

[11] Avenel, Cyprien. « La construction du « problème des banlieues » entre ségrégation et stigmatisation », Journal français de psychiatrie, vol. 34, no. 3, 2009, pp. 36-44.

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