Des images éclairent des propos souvent aride et sans émotion. Elles illustrent, apportent de la lumière dans le sens propre et figuré. Les images 01 et 03 relèvent de la mythologie grecque. Une époque culturelle qui nous illumine toujours. Prêtons-nous aux fantaisies de nos jeux et contes de fée de notre enfance. Friedrich Schelling (1775-1854) nous ouvre une telle porte philosophique en la qualifiant de "fantaisie constructive". Le tableau (03) ci-dessous, réalisé par le peintre Y.C.van Eyck (1649-1686), nous parle de la chute de Phaeton, fils du soleil Hélios. Il vole le char de son père alors qu'il ne maîtrise point la course des astres et le conduit vers des dés-astres. En Timée 22c, Platon nous cite un échange entre un prêtre égyptien avec Solon, législateur et poète (-640/-558) sur les cataclysmes du passé:
"Bien des fois, en bien des façons, sont survenues ruines d'hommes, et il en surviendra d'autres; le feu et l'eau ont fait les plus grandes, mille autres en ont causé des moindres. Ainsi, ce qu'on raconte aussi chez vous, qu'un jour Phaethon, fils Hélios attela le char de son père, mais que, incapable de conduire suivant la route de son père, il brûla tout sur terre et périt lui-même foudroyé, cela se dit en forme de mythe".
Ce conte fait référence à des évènements naturels majeurs. Aujourd'hui, les dieux d'antan ont été remplacé par la main d'Anthropos, être humain se projetant en enfer.
L'image 01, réalisée par le peintre G.Moreau (1826-1898), nous propose un tête à tête entre un héro (Œdipe) et un être chimérique. Il s'agit de la version grecque du Sphinx, composé de 4 animaux, appelés "tétramorphe". Dans une confrontation morbide, le monstre exige chaque année le sacrifice d'une vierge enfant. Autrement, la cité des hommes serait exposée à l'anéantissement total, alors qu'elle est source première de nos civilisations et cultures. Au lieu de faire référence à la sagesse antique des mystères et des oracles, Œdipe fait preuve de ses compétences cognitives individuelles naissantes afin de répondre juste au questionnement intellectuel d'une créature dont le temps est révolu. Il nous montre le chemin comment intérioriser le feu solaire projeté par la folie d'un Phaeton. Quitte à se sacrifier au nom d'un avenir chancelant. Donc, son histoire ne se réduit pas à une tragédie familiale.
L'image 02 nous revoie vers le mythe persan du Bien et du Mal. La bataille fait rage entre le dieu de la lumière solaire que nos aïeuls perses appellent "Ahura Mazdâ" et "Angra Mainyu" (nom avestique), nommé en moyen persan "Ahriman". Celui-ci (source Wikipédia) "...est responsable de la création matérielle, qu'il est père de l'illusion et de l'erreur, du mensonge cosmique, l'esprit trompeur, l'esprit des Ténèbres, du Mal et de la mort". Ici, il est représenté par une sculpture en bois, réalisée par R.L.Steiner, connu pour une approche imaginaire scientifique et poétique, semblable à Friedrich Schelling, unissant science vivante et observation anagogique.
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