Premières impressions après avoir assisté au colloque "Nouveau monde, nouveau capitalisme", organisé par Eric Besson le 8 et le 9 janvier...
Au delà du choix des intervenants, qui peut effectivement être sujet à polémiques, ma première constatation après les différents discours auxquels j'ai assisté ce matin (Tony Blair, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, puis une table ronde sur "les valeurs du nouveau capitalisme" où sont intervenus Jean-Paul Fitoussi, Francis Fukuyama, Michel Rocard, Amartya Sen et Mario Tremonti) est qu'il existe un consensus pour condamner les pratiques à l'origine des dérives qui ont provoqué la crise actuelle. C'est là un point positif, on ne peut le nier, puisque dès lors que tout le monde semble d'accord sur le fond, il ne reste plus qu'à agir. Mais justement, le problème est là: au delà des déclarations d'intentions et des discours enflammés du Président Sarkozy (qui proclame la fin de "l'idéologie de l'impuissance publique" et refuse "le retour à la pensée unique dictée par les USA"), il a été ce matin très peu question d'actions concrètes à envisager. Moraliser le capitalisme? Certes, encore faut il que la volonté politique se traduise en règles qui, sans brider l'initiative et décourager l'esprit d'entreprise, puissent être appliquées. Il est selon moi essentiel que le ressentiment général suscité par la crise à l'encontre des "banquiers irresponsables" ne soit pas cantonné à une frustration destructrice pour la cohésion sociale, chacun mettant en cause l'avidité de son voisin pour justifier les déboires subis, mais puisse se transformer en dynamique constructive qui puisse faire pression sur les politiques et les acteurs économiques, afin que les déclarations d'intention ne restent pas lettre morte et que la réforme appelée par tous ne soit pas reléguée aux oubliettes sitôt que les perspectives économiques sembleront s'améliorer. Il est intéressant de noter qu'à part une brillante intervention de Tony Blair, c'est Michel Rocard qui m'a le plus surpris en déclarant qu'à terme, nous allons revenir à un régime de changes fixes centré autour de trois ou quatre grandes zones (Asie, US, Europe).