On trouve aujourd’hui, dans l’extension du mouvement de contestation de la réforme des retraites à la jeunesse, l’expression d’une angoisse de plus en plus pesante au sein de la génération qui a grandi ou arrive sur le marché du travail pendant la crise. Les perspectives sombres en matière d’emploi, la précarité des situations de vie qui sont les leurs (un taux de pauvreté plus élevé que pour n’importe quelle autre classe d’âge), et le sentiment d’être rejeté par un système qu’ils devront pourtant, demain, porter sur leurs épaules en contribuant au financement du système de protection sociale, sont autant de maux qui nourrissent le ressentiment et la contestation.
Or, les politiques pour les jeunes se sont révélées, au cours des dernières années, constamment en deçà de l’immensité des besoins et des problèmes à résoudre. Il n’est même pas nécessaire d’aller puiser dans l’argumentaire des partis d’opposition pour trouver la mention explicite du constat de cet échec. Ainsi que le souligne le dernier rapport de la commission Attali, que l’on ne peut pas vraiment accuser d’aller dans un sens contraire à celui du gouvernement actuel en matière de politique économique et sociale, les « mesures relevant de la mobilisation générale pour l’emploi des jeunes », préconisées par le précédent rapport de la Commission pour la libération de la croissance, n’ont « été que partiellement ou pas du tout mises en œuvre ». Même les solutions qu’elle-même propose, la majorité présidentielle n’a donc pas la volonté de les mettre en œuvre.
Les politiques pour la jeunesse sont, au côté des politiques d’emploi ciblées vers les groupes les plus vulnérables et rencontrant le plus de difficultés sur le marché du travail (notamment les plus de 55 ans), un complément indispensable à toute tentative sérieuse de pérenniser le financement de notre système de protection sociale. Or, sur ce thème, la politique actuelle est un échec. Et cet échec est avant tout dû à un manque de volonté politique.
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Billet de blog 18 oct. 2010