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Billet de blog 27 janvier 2009

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Quand la crise s'invite à Davos

Un « sanatorium pour l’économie mondiale ». C’est ainsi que Klaus Schwab, son fondateur, a qualifié le forum économique annuel de Davos qui va s’ouvrir ce mercredi.

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Un « sanatorium pour l’économie mondiale ». C’est ainsi que Klaus Schwab, son fondateur, a qualifié le forum économique annuel de Davos qui va s’ouvrir ce mercredi.

Cette année, les politiques reviennent sur le devant de la scène : on y comptera pas moins de 43 chefs d’Etat et de gouvernement (plus du double par rapport à 2007). En revanche, il semblerait que les banquiers et autres dirigeants de multinationales, qui avaient accueilli avec mépris la proposition de création d’un « shériff des marchés financiers » formulée l’an dernier, soient déterminés à rester discrets cette fois-ci. Guettés par l’insolvabilité, les banquiers ne semblent en effet pas en position de refuser l’ingérence des politiques dans leurs affaires. Conscients de l’impopularité d’un étalement ostentatoire de la richesse en période de crise, les organisateurs n’ont pas invités de top-models (pas de Claudia Schiffer cette fois ci donc, ni d’acteurs hollywoodiens ou de chanteurs à succès) et ont insisté sur la nécessité de passer de l’égo-capitalisme à l’éco-capitalisme. En gage de leur bonne foi et de leur détermination, ils ont prévu d’offrir à chaque invité un podomètre, avec surprise à la clef pour celui qui aura le plus piétiné pendant les 4 jours que va durer le sommet. Pas de doute, c’est du sérieux…

C’est sans Barack Obama (ni aucun de ses représentants) que les participants au forum vont devoir se pencher sur les questions économiques complexes que la crise a généré. Les principales mesures devraient tendre à imposer un ratio de capitaux propres plus élevé pour les banques, reformuler les règles de comptabilité qui leur permettaient jusqu’ici de « sortir » les créances douteuses de leur bilan afin de prêter davantage, ou établir des règles de transparence sur les opérations financières. Il aura fallu une crise économique comparable à celle de 1929 pour que l’élite qui se réfugie chaque année au sommet de la montagne suisse commence à envisager d’intégrer des considérations éthiques dans son business model et à se poser la question d’une croissance économique soutenable.

Si on peut se réjouir de la reprise en main des questions de régulation financière par les politiques, la capacité des participants à atteindre un accord global et à engager des actions efficaces semble assez compromise par l’absence d’acteurs économiques et politiques de premier plan (le nouveau président des Etats unis aurait à ce titre pu apporter beaucoup au forum en termes de crédibilité).

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