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Billet de blog 12 juin 2015

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Pourquoi le PS me fait penser au PC des années 70

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 En lisant sur Mediapart les récentes déconvenues de Martine Aubry m’est revenue en fond sonore la phrasette de Hollande traçant un trait d’égalité entre Marine le Pen et un tract du parti communiste des années 70. J’ignore la dose de malignité que le Président voulait faire contenir dans ce rapprochement faussement audacieux, mais ce qui m’est apparu alors, c’est une autre sorte de comparaison, à savoir que le parti socialiste d’aujourd’hui me faisait irrésistiblement songer à la fin de règne du parti communiste amorcée dans ces mêmes années 70.

 Dans un cas comme dans l’autre, les symptômes de dégénérescence sont étonnamment semblables : dépérissement des forces militantes et créatives, verrouillage de l’appareil par une caste d’apparatchiks obnubilés par sa survie, indigence théorique jointe à une incapacité foncière d’aborder un monde en plein bouleversement autrement que sous l’angle d’inamovibles certitudes passées de mode. 

 Le parallèle prend son sens si l’on admet que  l’affaiblissement de la pensée communiste a systématiquement conduit dans ce pays au renforcement des idées socialistes. Vérification faite à l’issue du congrès de Tours où dix ans après la rupture avec le bolchevisme, le parti socialiste se requinquait à la faveur de l’anémie frappant les communistes. Et rebelote moins de cinquante années après lors de l’effritement de l’ancien bloc soviétique annonciateur de sa fin dernière.  

 Plutôt que de redouter un réveil social et de s’effaroucher d’un Podémos à la française, les socialistes dignes du nom auraient dû s’inquiéter du fait qu’il n’y avait plus rien à gratter sur la bête communiste agonisante. Et qu’il était peut-être temps de reprendre le chantier de la gauche là où les plus lucides d’entre les communistes l’avaient abandonné. Au lieu de quoi, le terrain a été laissé en jachère autorisant l’aile conservatrice à lorgner vers le centre avec pour conséquence imparable que depuis plus de quarante ans chaque victoire électorale des socialistes signe immanquablement la défaite des idéaux de la gauche. 

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