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Billet de blog 16 avril 2015

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L'homme du 19 juin

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Blaise Pascal, né le 19 juin 1623, fait partie de ces écrivains maudits en raison de la place peu enviable qu’ils occupent dans nos souvenirs scolaires. Les anathèmes lancés par Nietzsche ne sont pas non plus étrangers à cette mise en quarantaine. Il est l’auteur qu’on ne lit plus et que l’on croit pourtant connaître à la faveur de deux ou trois réminiscences qui prouvent au passage l’empreinte durable qu’il a laissée dans notre imaginaire.

 Parmi les rares « Pensées » du philosophe qui surnagent encore, il y a obligatoirement celle qui traite de « l’unique bien des hommes », à savoir le divertissement, lequel est destiné à nous distraire de notre condition mortelle. Le XVIIe siècle a cela de similaire au nôtre qu’il connût une floraison de jeux sportifs et d’argent. Faute d’ordinateur et d’offres en ligne, nos aïeux affectionnaient tout particulièrement les jeux de salon, dont le fameux trictrac.

 Selon les uns, son nom proviendrait du bruit des pions sur la table – une sorte de rumeur de fond comme celle que fait la télévision. Voltaire dans son Sottisier dit qu’il fut « inventé par les Perses et représentait les mois, les jours et les accidents de la vie ». Cette origine est en tout cas plus conforme au poétique fragment d’Héraclite pour qui « le temps est un enfant qui joue au trictrac ». Bien qu’ils abordent le sujet sous des angles différents, ces trois-là semblent à peu près d’accord sur l’essentiel : le jeu, et singulièrement le trictrac, est l’art de songer à autre chose qu’aux malheurs qui nous accablent.

 « Le roi, dit encore Pascal, est environné de gens qui ne pensent qu’à divertir le roi et à l’empêcher de penser à lui. »  Ce fameux roi est devenu le client dorloté de la société de consommation - vous, moi, nous tous. Le vieux radoteur de nos cours de français a pris un coup de jeune.

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