Le mercredi 3 mars 2021, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron ont eu un dîner officiel. Ce dîner, Alassane Ouattara l’a souhaité, l’a quémandé, l’a réclamé, l’a sollicité, l’a négocié et l’a enfin obtenu. C’était le dîner de sa vie ! Non, plus sérieusement, celui de l’adoubement de son troisième mandat, donc l’ère de sa dictature nouvelle.
Alors, comme un boxeur avant de monter sur le ring, il s’est préparé et d’un pas déterminé, il s’est rendu ce soir-là à l’Élysée.
Ce dîner tant désiré, s’est vite transformé en un rapport de force dominant-dominé. Une confrontation au cours de laquelle le mâle Alpha a dicté sa loi et imposé ses conditions à son interlocuteur. Le mâle dominant ici a été sans conteste Alassane Ouattara. Emmanuel Macron a subi les coups de boutoir du président ivoirien et s’est avéré incapable de lui tenir tête. Il faut reconnaître qu’Alassane Ouattara s’était mieux et longtemps préparé pour cette confrontation ! Entre les potions magiques à laver et les prières d’envoûtement des marabouts pour qu’Emmanuel Macron soit vulnérable, il faut avouer que l’issue était connue d’avance.
Aussi sûr de lui et de sa capacité à charmer et à dompter sa proie, Alassane Ouattara a adopté la posture de l’hôte arrogant. Il y est allé comme Jules César à la conquête de la Gaule. Il entendait s’imposer à son hôte. Son objectif était clair : prendre le contrôle de ce dîner et ne rien concéder. Et sur ce point, il faut avouer à notre corps défendant, qu’il a été magistral. Le Président Ouattara est un charmeur hors pair ! Tantôt usant d’une voix fluette, mielleuse, quelquefois apitoyante. Mais, quand l’impulsivité et la colère prennent le dessus, alors sa voix devient roque, saccadée et impitoyable. On croirait lire le diable dans ses yeux. Cet homme est un mystificateur.
Au dîner, il a été fort désagréable à dessein. Apostrophant à tout va, il a souvent coupé la parole au président français, réorientant certaines de ses interventions, le contredisant bien des fois et ce, devant les conseillers de l’Élysée. Au-delà de l’humiliation qu’il a voulu infliger au « petit blanc », comme ils le nomment entre chefs d’État africains, c’est le ridicule qui en a découlé. Alassane Ouattara s’est révélé obtus, impertinent et dangereux, presque inapte à la démocratie.
Pour un premier dîner d’un troisième mandat, il faut dire qu’Emmanuel Macron n’a pas été particulièrement performant. Il est tombé dans le piège tendu. Il était intimidé et a perdu la face devant ses conseillers, tous aussi honteux que leur chef se fasse tancer, gronder comme un gamin.
Alassane Ouattara futé, a cerné depuis longtemps le personnage Macron et ce, dès leur première rencontre, au lendemain de l’élection de celui-ci. Méticuleux, le Président Ouattara s’est fait aider par des spécialistes, plus précisément des psychologues experts en étude comportementale. Ainsi, le jeune Président Macron a été observé, étudié, jaugé, pesé, soupesé et évalué. Il a compris la psychologie de ce jeune président, percé ses faiblesses, découvert ses doutes et en a largement profité pour le dominer. De sorte qu’au terme d’une heure et demie de dîner, c’est lui, Alassane Ouattara qui menait le bal et Emmanuel Macron était à la remorque. Finalement, ce dîner a été improductif. Absolument, rien de concret ! Rien que des généralités et des promesses mortes au dessert. Ce fut un dîner de plus de la Françafrique. Démarré dans une atmosphère calfeutrée, il était censé être convivial, axé sur deux points : la politique intérieure ivoirienne et les questions de sécurité sous-régionale.
1/ Sur la situation intérieure de la Côte d’Ivoire :
S’agissant des prisonniers politiques encore en détention, le Président Macron a demandé à son hôte leur remise en liberté, au nom de l’impératif d’apaisement du climat socio-politique. Arc-bouté sur une incompréhensible position maximaliste, Alassane Ouattara rétorqua vertement à son interlocuteur qu’il n’en était pas question :
- J’ai libéré énormément de gens. Il ne reste en prison que des activistes et des terroristes. Donc, pas question de les libérer, la justice suivra son cours en toute indépendance, comme c’est d’ailleurs le cas chez vous en France.
Surpris par la brutalité de sa réponse, Emmanuel Macron est revenu à la charge en insistant sur le cas particulier de Mme Pulchérie Gbalet, Présidente de l’ONG Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI). Elle est emprisonnée depuis août 2020 à la MACA, après avoir passé deux semaines de détention au secret dans les geôles des Encagoulés au Sebroko, dont le nom figurait en bonne place sur les fiches transmises par les conseillers de l’Élysée. La réaction d’Alassane Ouattara a été immédiate et sèche :
- Cette dame est une putschiste, une terroriste et elle sera traitée comme telle.
Dire qu’Emmanuel Macron fut étonné de cette réponse, est un euphémisme. Pour sortir des sujets de crispation et d’étendre l’atmosphère, le président français décida d’aborder la question de la santé du Premier ministre Hamed Bakayoko, hospitalisé en France depuis plusieurs semaines :
- Et la santé de votre Premier ministre ? C’est grave, m’a-t-on dit.
Chassant brusquement la sévérité et la dureté qui étaient affichées sur son visage austère et méchant, Alassane Ouattara se fit étrangement tout doux et tendre. Laissant poindre dans le creux de ses yeux, quelques larmes de crocodile et avec la voix doucereuse d’un pubère, il évoqua la santé d’Hamed Bakayoko.
Il déclara tout l’amour filial qu’il avait pour lui. Il affirma être personnellement touché par ce drame et d’un ton catastrophé, il se dit affecté par ce qui arrivait à son brave Premier ministre. Cette situation l’obligeant de facto à assumer cumulativement les fonctions de Président de la République et de Premier ministre. Ce qui, selon ses dires, était la pire épreuve de sa vie. Sans se prononcer outre mesure sur la santé de son loyal collaborateur, qui est entre la vie et la mort, il a choisi de botter en touche, se gardant bien de révéler que le pauvre Hamed Bakayoko était la victime d’un empoisonnement. C’est cela Alassane Ouattara. Il n’a de compassion pour personne et ceux qui l’entourent ne l’intéressent, que dans la mesure où ils peuvent lui être utiles.
Il ne conçoit l’amitié que dans la soumission. À ce titre, il n’a aucun scrupule à vous utiliser et à vous jeter la seconde d’après. Et aucun de ses amis ou collaborateurs n’est à l’abri. Dès qu’ils ne lui servent plus, ils peuvent mourir et périr dans l’océan de son indifférence. Lui qui se présentait quasiment comme le père putatif d’Hamed Bakayoko, l’a rangé prestement au placard, dès qu’il a compris la gravité de sa maladie. On appelle cela du cynisme.
Les deux hommes ont ensuite abordé la question du retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, après son acquittement par la Cour Pénale Internationale (CPI). Emmanuel Macron fit savoir à Alassane Ouattara que la CPI, qui est une juridiction d’exception, ayant tranché et acquitté le prévenu Gbagbo, il devait maintenant rentrer dans son pays, en homme libre. Aussitôt, Alassane Ouattara s’est dressé sur ses ergots et s’érigeant en exégète du droit international, il allégua :
- La CPI n’est nullement une juridiction d’exception. C’est un tribunal comme un autre, là où il faut rendre compte de ce qu’on a fait. D’ailleurs, avança-t-il, c’est vous les Français qui devriez avoir honte ! C’est bien votre Parquet National Financier (PNF) qui est une forfaiture.
Rappelons que le PNF venait de condamner son ami Nicolas Sarkozy, alors il ne présentait pas à ses yeux, toutes les qualités d’une justice indépendante. C’est ce PNF qui lui semble devoir revêtir l’appellation de tribunal d’exception.
Emmanuel Macron aborda alors la question de la réconciliation politique en Côte d’Ivoire. Il lui rappela que lors de leur dernier entretien, Alassane Ouattara s’était engagé après la présidentielle, à œuvrer activement pour le processus de réconciliation nationale.
Or, ce processus ne semblait pas avoir véritablement démarré, constatait le président français. Alassane Ouattara s’agita sur son siège et répondit qu’il avait promis la réconciliation nationale et que c’était désormais chose faite. La preuve selon lui : toutes les formations politiques ivoiriennes participent aux élections législatives. Ce qui est un gage mesurable du retour à la normalité démocratique et au calme social. Il ajouté que de toute l’histoire de la Côte d’Ivoire de ces dernières décennies, c’est l’élection législative la plus démocratique et la plus inclusive qui soit. Tout le monde est candidat, les partisans de Gbagbo, ceux de Bédié également, ainsi que ceux d’Affi N’Guessan. Et que justement dans un souci de réconciliation, il avait, même contre la volonté de son parti, déboursé du pécule de campagne pour ses opposants.
Méprisant, il déclara que seul l’impertinent Guillaume Soro s’était singularisé et isolé, en refusant d’y participer parce qu’il était un fauché, un rebelle. Sinon, chacun était libre de se présenter, le scrutin n’étant pas obligatoire. Prenant en comparaison le Bénin, il dénigra fort bien son homologue Patrice Talon, le qualifiant de dictateur. Il indiqua que celui-ci avait quasiment exclu l’opposition du jeu électoral pour pouvoir être seul au gouvernement et au parlement. D’ailleurs, l’Assemblée nationale de ce pays est monocolore. Alassane Ouattara estima donc qu’en matière de démocratie, il n’avait pas de leçons à recevoir de quiconque.
2/ Sur les questions relatives à la sous-région ouest-africaine :
Le président français dont l’armée est très impliquée au Mali, a évoqué avec son hôte les rumeurs et autres accusations directes, de son implication dans un projet de déstabilisation de ce pays. Alassane Ouattara piqué au vif, répondit du tac au tac. Il déclara qu’il ne voulait en rien déstabiliser le Mali. Et se défaussa sur la France, le bouc émissaire idéal, glosa sur la mauvaise perception que les Maliens se faisaient de l’ancienne puissance coloniale. Cependant, il se refusa à œuvrer à la levée de l’embargo sur ce pays qui agonise. Il se fâcha et déclara que le peuple malien était mal venu de lui tenir tête.
Emmanuel Macron continua en exposant sa vision pour la sécurité dans la zone du Sahel, notamment les aménagements à apporter au niveau de la force du G5 Sahel, pour la rendre plus efficace et plus offensive. Il a souhaité que la Côte d’Ivoire s’implique un peu plus aux côtés de ses voisins sahéliens pour juguler la menace terroriste. Et là, Alassane Ouattara, bombant la poitrine comme un paon, lui fit cours sur le terrorisme comme on le ferait à un élève du cours élémentaire :
- Sur la question du terrorisme dans le Sahel, moi, je sais ce qu’il faut faire. J’ai la solution la meilleure contre le djihadisme. Je suis musulman, alors je suis bien placé pour les infiltrer et les anéantir. Laissez-moi faire, laissez-moi gérer ce problème. Votre rôle sera de me remettre toute la logistique et les moyens financiers. Quant aux chefs d’État de la sous-région, aucun ne me vaut. Je suis le seul à avoir jamais été DGA du FMI. Je vous conseille de laisser les Africains entre eux. La France s’y implique fortement, mais au fond, vous ne connaissez rien à nos traditions. L’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie. C’est la dictature à la chinoise qu’il faudrait. C’est pourquoi, la force Barkhane piétine depuis de si longues années au Mali.
Les conseillers du Président français étaient hébétés, le nez dans leurs assiettes, plus ahuris encore que leur patron ne dise mot. Pendant tout ce dîner, Alassane Ouattara a pris l’ascendant sur Emmanuel Macron. Il s’est comporté comme un maître d’école face à son élève à qui il dictait ses leçons. Le Président Macron n’a rien pu obtenir d’Alassane Ouattara, même pas la libération des prisonniers politiques, ni la décrispation du climat socio-politique en Côte d’Ivoire.
Par contre, satisfait de lui-même, Alassane Ouattara alla informer ses amis de la presse panafricaine, de son succès diplomatique face au locataire de l’Élysée afin que ces derniers lui tressent des lauriers.
Emmanuel Macron est certainement en train de réaliser qu’il s’est trompé sur l’homme Ouattara. Il a commis l’une des plus grosses erreurs de sa vie en matière de politique africaine de la France, en approuvant le viol de la Constitution ivoirienne par ce dernier et en adoubant les troisièmes mandats et les présidences à vie sur le continent. Il a ainsi donné naissance à un monstre qui échappe à tout contrôle et qui s’est affranchi de toute règle morale.
Tout le désordre qui s’installe durablement aujourd’hui dans la sous-région ouest africaine, est le résultat du manque de leadership du Président Macron. Désormais, il n’est ni craint ni respecté par les chefs d’État Africains, nos dictateurs locaux. La France n’est plus la grande puissance qui savait imposer un ordre mondial démocratique. La France de Macron s’est écroulée par manque de charisme. Jamais un Mitterrand ou encore un Chirac ne se serait laissé dicter par Alassane Ouattara.
Chris Yapi informe les Africains que tant qu’Alassane Ouattara sera président en Côte d’Ivoire, la sous-région ne connaîtra pas la démocratie. C’est bien lui qui inspire et déteint sur les chefs d’État comme Macky Sall, Patrice Talon et autres, à qui il apporte son soutien et son expertise dans l’écrasement de l’opposition. Il y envoie ses milices qui savent s’y faire avec les foules de manifestants. Il faut que les peuples africains s’unissent contre Alassane Ouattara qui est le symbole achevé des troisièmes mandats.
CHRIS YAPI NE MENT PAS.
[07/03 à 06:16] J001: DÎNER OFFICIEL MACRON-OUATTARA À L’ÉLYSÉE : LE TUMULTUEUX TÊTE À TÊTE.
Visionnez cette publication sur la Chris Yapi TV Officiel : https://youtu.be/DcgSBWUfOVc
CHRIS YAPI NE MENT PAS.