Ce qui s’est passé dans le camp militaire de N’Dotré, base du deuxième bataillon projetable ivoirien, relève de la bouffonnerie et aurait fait rire, si celle-ci n’était pas teintée de machiavélisme. Pour rappel, il faut indiquer que selon le communiqué publié par le Chef d’État-Major Général des armées ivoiriennes, le Général de corps d’armée Lassina Doumbia, dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 avril 2021, des individus non identifiés ont ouvert le feu sur les postes de garde de la base militaire de N’Dotré dans la commune d’Abobo, avec l’intention certaine d’y pénétrer. La riposte des sentinelles aurait occasionné la débandade des assaillants, qui dans leur fuite auraient abandonné 03 cadavres derrière eux. Un soldat en faction aurait été blessé dans l’attaque.
Tous les Ivoiriens pourront se souvenir qu’hier, dans ma publication intitulée « Mort brutale du dictateur Idriss Déby Itno : Alassane Ouattara met en place l’état d’urgence en Côte d’Ivoire », j’avais révélé la mise en alerte de toutes les forces armées ivoiriennes et la mise en application officieuse de l’état d’urgence militaire. Curieusement, la même nuit, malgré les dispositions ultra sécuritaires prises et supposées dissuader plus d’un, on nous apprend qu’un projet de coup d’État mené par une bande de pieds nickelés a été déjoué. À l’État-major des armées, on laisse circuler la thèse selon laquelle les assaillants seraient des Libériens recrutés par le FPI pour former une Armée de Libération de la Côte d’Ivoire (ALCI). Ceux-ci auraient donc tenté de faire ce coup d’État au profit de Laurent Gbagbo. Chris Yapi dément formellement cette thèse farfelue, car la vérité est ailleurs et il va vous le démontrer avec des preuves.
En réalité, il s’agit d’un pétard mouillé digne d’un pipi de chat monté par un amateur, Téné Birahima Ouattara dit La Fiole. Bombardé par son frère aîné ministre d’État ministre de la Défense, habit dans lequel il flotte, il n’a qu’une obsession : effacer les traces de son prédécesseur Hamed Bakayoko et convaincre Abidjan et Paris qu’il est l’homme de la situation. Et depuis lors, il monte des scénarios ou des tests dont il sort victorieux. Il espère ainsi se bâtir l’image d’un héros invincible. Voici la vérité incontestable que j’ai découverte à l’issue d’une enquête rigoureuse et minutieuse.
Tout est parti d’une note de renseignement de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Liberia. Cette note, datée du 14 avril 2021 et classée A/1, c’est-à-dire confidentielle et prioritaire, a été rédigée à l’effet d’informer les plus hautes autorités ivoiriennes du risque sécuritaire que constitue une évasion massive de prisonniers libériens dans le Comté de Maryland. Le texte du message dit clairement ceci :
- Objet : Évasion de prisonniers à Maryland County.
« Le 23 mars 2021, la découverte de la dépouille d’un motocycliste assassiné à BASSIKEN-TOWN a entrainé un soulèvement populaire de protestation. Des individus non identifiés ont profité de ces moments troubles pour brûler la maison du parlement (Parlement Speaker House) à PLEEBO dans la même région. Au cours de la même période, la prison centrale de Maryland (Maryland Center Jail) située à HARPER est cassée et près de quatre-vingt-dix (90) prisonniers se sont évadés.
- Commentaires :
MARYLAND COUNTY, lieu des évènements est voisine à la ville ivoirienne de Tabou au sud-est du Liberia et sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Compte tenu de la proximité de Maryland et de la Côte d’Ivoire, certains de ces prisonniers dont la plupart sont des grands criminels pourraient être tentés de rentrer en Côte d’Ivoire. Une vigilance de nos forces de défense et de sécurité à la frontière des deux pays serait souhaitable ».
Ce document de renseignement de l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Liberia adressé aux autorités ivoiriennes est la clef pour comprendre ce qui s’est passé et le code pour décrypter le schéma machiavélique mis en place. Le Ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara, sachez-le, entend se construire un mythe et combattre un adversaire coriace que le régime craint, à savoir l’ancien président Laurent Gbagbo.
En effet, une fois que le gouvernement a été alerté, les forces de défense et de sécurité ivoiriennes ont fait leur travail. Elles ont surveillé les frontières indiquées et appréhendé certains de ces Libériens évadés de la prison centrale de Maryland. Ils ont ensuite été incarcérés à la prison centrale de Sassandra. Ils y étaient détenus pour trafic de drogue. Mes sources sécuritaires sont formelles : dans la nuit du 17 au 18 avril 2021, ces individus de nationalité libérienne ont été extraits de leurs cellules par un commando d’encagoulés sous prétexte de les présenter à un juge à Abidjan.
Curieusement, ce sont leurs cadavres sanguinolents qui ont été retrouvés à N’Dotré, criblés de balles. Ils ont été présentés comme les assaillants à l’origine de l’attaque du camp militaire. Cependant, ces dangereux et sanguinaires assaillants, lourdement et puissamment armés, comme on nous les a décrits, n’avaient en guise d’arsenal de guerre en tout et pour tout, qu’une vieille Kalachnikov et 03 machettes ! Si le ridicule pouvait tuer.
La vérité est que les corps présentés à Anyama sont les cadavres des trois individus arrêtés pour trafic de cannabis et incarcérés à la prison centrale de Sassandra. Les brèves rafales entendues dans la nuit par les habitants d’Anyama, des rafales tellement brèves que peu de gens les ont entendues, seraient en fait une tentative de coup d’État aux dires de Téné Birahima Ouattara dit La Fiole ! Qu’est-ce que c’est risible ? C’est du cynisme machiavélique. On a préparé les esprits à cette prétendue attaque en mettant en place un état d’urgence militaire. Comment des individus peuvent oser attaquer une base militaire avec des machettes ?
En effet, dans la liste des objets trouvés sur leurs cadavres, on dénombre de manière exhaustive :
- 03 téléphones ;
- 01 Bible ;
- 01 crucifix en bois ;
- 01 fusil Kalachnikov ;
- 03 machettes ;
- 01 chargeur garni de 20 munitions ;
- 01 moto Apache ;
- 01 paire de lunettes ;
- 01 passeport libérien ;
- 01 badge (Renkins Bedell) ,
- 01 permis de conduire libérien (Kannah Jimmy) ;
- 01 contrat vierge et des contrats de recrutement de 3 ans minimum pour combattre en Côte d’Ivoire pour l’Armée de Libération de la Côte d’Ivoire (ALCI), contre paiement d’une prime mensuelle de 5 000 dollars américains.
Vous avez bien lu : l’inventaire indique que les assaillants ont osé attaquer une base militaire, avec des centaines de soldats bien armés et en alerte maximale, avec seulement 03 machettes et une Kalachnikov contenant 20 cartouches ! Était-ce une tentative de coup d’État, une opération suicide ou un coup de folie ?
Chose curieuse, tous ces contrats indiquent que l’employé recruté l’est en tant que « général des troupes ». Alors, tous ces assaillants tués étaient donc des généraux pour diriger les combattants de l’ALCI ?
En outre, ces assaillants ont eu l’ingénieuse et la lumineuse idée de venir au combat avec leurs passeports dans une poche, leurs contrats de mercenaire dans l’autre, ainsi que tous les documents permettant de les identifier. Mais, à regarder de près ces contrats, on remarque qu’ils sont propres et immaculés. Étaient-ils réellement dans les poches des assaillants ? Eux qui étaient si ensanglantés ? Comment expliquer qu’aucune goutte de sang n’ait tacheté lesdits contrats ? À moins d’admettre qu’ils n’étaient pas empochés par les assaillants abattus ! Si on a retrouvé ces documents qui indiquent le montant de 5 000 dollars américains à leur payer, en revanche les militaires n’ont pas retrouvé un seul kopeck dans les poches des assaillants ! Curieux non ?
Comment ne pas s’étonner que face à ce fameux commando de quatre hommes, habillés comme s’ils allaient à un concert, « puissamment » armés de gourdins, de machettes et d’une Kalachnikov, l’un des meilleurs bataillons de notre armée, n’ait pas été en mesure de les capturer ? On aurait voulu qu’ils ne parlassent pas, qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Tous les assaillants morts, l’héroïsme de Téné Birahima Ouattara est sauf, puisqu’ils ne pourront pas témoigner devant un tribunal comme Amade Ouérémi pour la manifestation de la vérité.
Peut-on imaginer cela un seul instant ? Seul un esprit embrumé peut concevoir cela. Un autre élément bizarre, à regarder attentivement les documents saisis et présentés par la hiérarchie militaire, on note assez aisément que c’est une seule et même personne, avec le même stylo et avec une écriture identique, qui a rempli tous les contrats de recrutement de mercenaire. Mieux, c’est la même écriture, avec le même stylo à l’encre bleu qui a dressé la liste des objets trouvés sur les assaillants. Il y a donc un constat : les documents manuscrits trouvés sur eux ont été visiblement remplis par une même et seule personne pour faire illusion. L’État-major des armées serait-il complice de ce complot ? Autre élément. Le permis de conduire saisi sur l’un des cadavres, indique pour profession « chauffeur ». Cette mention ne manque pas d’intriguer, là où pour un permis de conduire anglophone, on aurait pu s’attendre au mot anglais « driver ».
Prenez les Ivoiriens au sérieux, Même de simples braqueurs se seraient mieux armés pour leur forfait. Autant de zones d’ombre dans cette affaire qui militent en défaveur de la thèse officielle du régime Ouattara, qui veut faire croire à une énième tentative de coup d’État. Chris Yapi tient à faire remarquer qu’un crime n’est jamais parfait et ici les amateurs ont laissé trop d’indices discréditant les éléments matériels de l’enquête.
Un constat s’impose : cette affaire résume l’incompétence et la complotite de Téné Birahima Ouattara. C’est lui et lui seul qui est à l’origine de ce coup foireux que l’on veut attribuer à Laurent Gbagbo et ses partisans. Chris Yapi peut valablement présumer que le Président Gbagbo a eu la chance de n’être pas en Côte d’Ivoire en ce moment précis. Sinon, cette pseudo-attaque auto-organisée par les officines de Photocopie lui aurait été imputée. Cela aurait été le motif de son arrestation et son incarcération dans les geôles d’Alassane Ouattara. En mettant en scène un complot réalisé par des Libériens, recrutés à l’ouest de la Côte d’Ivoire par un certain « Mr Boka », pour combattre au sein d’une hypothétique Armée de Libération de la Côte d’Ivoire, l’État-major dresse le portrait-robot d’une opération menée par des pro-Gbagbo.
La rapidité avec laquelle l’ONG Promediation qui a pour mission de contribuer à la paix et prévenir les conflits au Sahel, en Lybie, en Irak, au Mali et au Soudan, ne manque pas d’interroger. Bien que la Côte d’Ivoire ne soit pas du ressort de son champ d’action, ladite ONG a produit un rapport critiquable et qui en certains points laisse à désirer. Citons le point d’analyse du rapport de Promediation :
« L’attaque menée à Abobo dans la nuit du 20 au 21 avril 2021 ne semble pas être l’œuvre des groupes armés djihadistes qui ont multiplié leurs attaques dans le nord-est de la Côte d’Ivoire à partir de fin mars 2021. La nationalité libérienne des assaillants, le mode opératoire ainsi que la cible (Abobo) laisse penser qu’il s’agit plutôt d’un commando agissant à la solde d’un groupe pro-Gbagbo ou pro- Soro, même si des manipulations sont toujours possibles en la matière (…) ».
La même ONG fait référence au point de vue des autorités ivoiriennes :
« Les services ivoiriens semblent plutôt pencher pour un lien avec les milieux pro-Gbagbo, probablement en raison de l’origine des renseignements obtenus, ainsi que de la zone et des liens existants entre les populations de part et d’autre de la frontière (…). D’autres évoquent les soutiens de Guillaume Soro, surtout en raison du mode opératoire, de la cible choisie ainsi que de sa tendance à vouloir « bruler les étapes ».
L’ONG Promediation de conclure :
« Les deux pistes demeurent valables comme celle éventuelle d’une manipulation d’un groupe ou d’un autre (GoR, Soroïstes, PDCIstes, voir djihadistes) (…) ». Fin de citation.
Chris Yapi est surpris de la légèreté et de la faiblesse d’analyse de Promediation qui en dehors de tout élément de preuve irréfutable, s’aventure à des conclusions totalement contestables. En alléguant, unilatéralement, que ces attaques ne peuvent qu’être attribuées qu’aux « GOR, Soroïstes, PDCIstes, voir djihadistes », elle fait preuve d’un parti pris manifeste et se prive d’analyser la possibilité d’un complot concocté par Téné Birahima Ouattara. Cette ONG aurait été avisée de prospecter toutes les avenues, y compris le régime d’Alassane Ouattara. Chris Yapi veut de la façon la plus formelle contredire les conclusions biaisées du rapport de l’ONG Promediation.
En effet, quel intérêt, les Présidents Bédié, Gbagbo et Guillaume Soro auraient à initier un tel projet mal ficelé ? Ces hommes d’État, qui ont occupé les plus hautes fonctions en Côte d’Ivoire, ne peuvent pas être réduits à un commando de pieds nickelés et mal famé. Ils ont un bien meilleur répondant et sont loin d’être des aventuriers. La question à laquelle il faut répondre est plutôt celle de savoir à qui profite le crime. La vérité est que cette opération foireuse a été montée dans le secret espoir de régler des comptes à l’ancien président Laurent Gbagbo, qui acquitté par la CPI, entend regagner la Côte d’Ivoire. Si Alassane Ouattara, les jours pairs, proclame que ce dernier peut rentrer dans son pays s’il le souhaite, mieux, l’État prendrait en charge ses frais de retour, il n’en demeure pas moins que nuitamment, il fourbit tous les obstacles pour empêcher que cela ne se réalise. À cet effet, il faut le discréditer et donner, à l’opinion nationale et internationale, l’impression que Laurent Gbagbo et ses hommes sont des rancuniers qui viennent se venger. Pour cela, ils sont prêts à faire un coup d’État militaire avec des mercenaires libériens. Ce faisant, Téné Birahima Ouattara lui envoie un signal sur sa capacité de nuisance et lui indique qu’il serait sage pour lui de ne pas revenir en Côte d’Ivoire, pour le moment.
La Fiole et ses hommes ont certainement estimé que la psychose née de la mort violente d’Idriss Deby Itno était le moment propice pour lancer cette opération, et être crédible pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le danger que représentent encore le Président Gbagbo et ses partisans.
Ensuite, par cette opération bidouillée, le ministre de la Défense veut donner l’illusion qu’il est très compétent pour déjouer les coups d’État. On se souvient encore de comment il a instrumentalisé l’attaque de Kafolo et a tenté de faire passer la vaillante contre-offensive des militaires pour une victoire personnelle et la preuve de son ingéniosité tactique. Avec la fausse attaque du camp d’Anyama, il veut encore se faire passer pour le meilleur sécurocrate du pays, celui qui peut protéger les Ivoiriens contre toutes les menaces. Celui à qui il faudrait confier la stabilité et la tranquillité du pays après le départ d’Alassane Ouattara.
Le président et son frère cadet, ont utilisé de pauvres prisonniers libériens, qu’ils ont fait assassiner lâchement devant le camp militaire de N’Dotré, pour donner du poids à leurs mensonges et donner le sentiment aux Ivoiriens que les Ouattara sont une famille efficace et qu’il faudrait leur confier notre destinée. C’est la pire forme de machiavélisme qui puisse exister sur terre. Cela ne nous étonne pas de la part de gens pour qui les sacrifices humains ne sont absolument rien face à leur désir obsessionnel de conserver le pouvoir à tout prix. Mais que les frères Ouattara se le tiennent pour dit : à force de trop crier au loup, il finit par répondre présent !
CHRIS YAPI NE MENT PAS.
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CHRIS YAPI NE MENT PAS.