Alassane Dramane Ouattara aime à venir s’allonger sur le divan psychanalytique de ses maîtres à Paris. Ainsi, au cours de ses récents séjours parisiens, il s’est ouvert à certains de ses amis de la finance internationale. Il leur a demandé d’apprécier la situation ivoirienne et de lui donner leurs avis. Après plusieurs échanges et rencontres, Alassane Ouattara, aux dires de son entourage, se serait laissé convaincre d’être candidat (jamais 2 sans 3) pour un deuxième mandat de la fameuse Troisième République du RHDP. C’est-à-dire un quatrième mandat au total ! Comment cela peut-il être possible ?
Il faut dire que le manipulateur qu’il est, sait aussi exceller dans l’art du déguisement ; comme en 2016 quand il faisait la nouvelle constitution, il avait fait croire à chacun des membres de son cercle rapproché à l’époque, que cette Loi fondamentale était rédigée pour leur permettre d’être candidats à la présidence de la République. Ainsi à Guillaume Soro, Amadou Gon-Coulibaly et Hamed Bakayoko, il a dit en aparté qu’ils étaient chacun son choix pour briguer le fauteuil présidentiel. Cela a eu pour conséquence que ces trois personnes se sont entredéchirées dans une lutte sans merci. Dans l’art d’entrechoquer les têtes, on peut difficilement faire mieux ! La suite on la connaît.
Guillaume Soro, alerté par ses réseaux français, démissionna et s’exila.
Amadou Gon-Coulibaly fut convaincu qu’il était le choix ultime de son mentor. Il fut même conduit à Paris pour être adoubé par l’Élysée, notamment par Franck Paris chargé de lui donner l’onction et la bénédiction d’Emmanuel Macron dans son rôle de futur président de la République. À trois mois de la présidentielle, patatras, il mourut.
Une fois Amadou Gon-Coulibaly mort, Hamed Bakayoko, impatient et pressé, se précipita pour occuper le fauteuil de son prédécesseur. Il se mit en tête de déployer son dispositif de conquête du pouvoir. Il fut empoisonné sept mois après sa nomination et mourut presque sans pousser le moindre cri.
Alors, Alassane Ouattara décida de mettre en pole position son petit frère, Téné Birahima Ouattara dit La Fiole. C’était le joker qu’Alassane Ouattara sortirait de sa manche pour occuper le fauteuil présidentiel. Mais, après la nomination de ce dernier au ministère de la Défense - nomination d’ailleurs qu’avait vivement désapprouvée Paris - Alassane Ouattara constata assez rapidement l’hostilité de l’armée suite à cette décision.
Le fait que les démocrates ivoiriens aient révélé que c’est Téné Birahima Ouattara qui devait succéder à son frère ainé selon le plan de ce dernier, entraina une détestation massive et populaire de cet homme de paille et rendit peu crédible tout schéma de dévolution successorale du pouvoir en sa faveur. Une détestation qui s’est largement étendue au-delà des frontières ivoiriennes, car il est désormais estampillé empoisonneur en chef de Côte d’Ivoire, celui qui fait passer de vie à trépas ses rivaux par le moyen d’une redoutable fiole de poison. La France a dit son opposition ferme à ce schéma de transmission du pouvoir qui serait inévitablement perçu comme monarchique et pourrait ébranler la stabilité du pays.
Face à tous ces blocages, Alassane Ouattara s’est laissé convaincre, surtout avec l’annonce du retour prochain de Laurent Gbagbo, que pour consolider la mainmise familiale sur le pouvoir et éteindre la popularité de l’ancien président, il fallait qu’il garde à tout prix le pouvoir pendant cinq années supplémentaires. Cela lui permettrait d’inverser les tendances et d’asphyxier politiquement le Président Laurent Gbagbo.
Dans le petit cercle de réflexion parisien, qui décide généralement pour l’Afrique depuis le temps des colonies, il a été conclu que la carte Téné Birahima Ouattara dit La Fiole était une mauvaise carte qui ne passerait pas. Si Alassane Ouattara, pour des raisons multiples, garde une certaine estime au sein de l’opinion nordiste, il n’en est rien pour son petit frère. Au contraire, ce dernier est perçu comme méchant, avare et traine une réputation sulfureuse d’empoisonneur, de sorcier, etc. Le cercle des décideurs français a conclu que si l’on tentait un passage en force pour imposer Photocopie à la tête de l’État, l’Armée pourrait sortir de son lit et jaillir pour mettre fin à ce scénario.
Alors, la seule et ultime possibilité qui reste, selon eux, est qu’Alassane Ouattara se représente à nouveau pour un quatrième mandat qui serait rebaptisé deuxième mandat de la Troisième République. Les nombreux voyages récents d’Alassane Ouattara visaient également à examiner ce schéma en profondeur et prendre une décision définitive pour l’élection d’octobre 2025. Ceci dit et pour consolider le soutien de l’Élysée à son idée de se représenter, il a promis que de nombreux contrats publics seraient signés au profit d’entreprises françaises. L’argent ivoirien coulera à flots et Paris détournera les yeux.
Téné Birahima Ouattara est informé de cela et a acquiescé, en estimant qu’après 2025, il serait toujours bon pour le service en 2030. Cela lui permettrait de se faire oublier et de faire oublier sa réputation d’empoisonneur, de « fioliste ». Il pourrait alors réapparaitre sous un nouveau jour, tel un ange de lumière. Pour faciliter la tâche à son petit frère, Alassane Ouattara a fait en sorte qu’il n’y ait plus d’hommes forts autour de lui. Dans son cercle rapproché, il n’y a plus aucun cacique. Tous ont été mis à l’écart ou rangés au placard. Seul Téné Birahima Ouattara dit La Fiole dispose d’une véritable autonomie et de prérogatives élargies. Il est le seul qui a accès à tout moment au chef de l’État et ses avis deviennent presque toujours des instructions présidentielles.
Alassane Ouattara veille au grain et veut être sûr et certain que les institutions ne seraient occupées que par des personnes qui, même dans leurs rêves les plus fous, ne se voient pas en train de dire Non à ses désirs. Il ne veut aucun concurrent face à lui ou face à son frère cadet. En Côte d’Ivoire, c’est la naissance de la monarchie des Ouattara qui se prépare sous nos yeux.
CHRIS YAPI NE MENT PAS.
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